Pour son 7e album, Mahal, l’artiste et producteur américain Toro Y Moi propose 10 titres de pop psychédélique, ludique et lascive, aux accents californiens. Un disque plein de nostalgie, de chaleur et de bonne vibration. Feelgood music !
Reprenons les choses par le commencement. Il y a un peu plus de 10 ans, Chaz Bundick démarrait une carrière musicale sous le nom de Toro Y Moi, voyant rapidement son nom accolé au style Chillwave, au point d’en devenir l’une des têtes de gondole aux côtés de noms comme Tycho, Yppah, Neon Indian ou Washed Out…
Petit à petit, le garçon (collaborateur par ailleurs de Tyler, The Creator, Flume, Travis Scott, HAIM…) a pris, si l’on peut dire, ses distances avec ce courant musical éphémère, faisant par la suite infuser sa musique dans des influences extrêmement variées, mais avec plus ou moins de réussite selon les albums.
Mais voilà, entre le très moyen Outer Piece de 2019, et ce récent Mahal, les choses ont bien évolué dans la tête de Toro Y Moi et dans sa manière d’envisager la composition. Oubliées les sonorités électroniques et les beats lo-fi, le chanteur musicien a décidé pour ce nouvel album de basculer dans le tout analogique, se réinventant presque complément pour nous proposer là son album, peut-être bien, le plus abouti à ce jour.
https://youtu.be/otbjpmcoLWk
Dans un registre pop, rock, jazz, funk qui fait autant référence aux Beatles, aux Who qu’à Jimi Hendrix ou Prince avec ses effets psychédéliques très représentatifs d’une époque (la fin des années 60), le garçon signe une collection de chansons tout à fait remarquables, avec à la clé trois ou quatre singles qui figurent parmi les choses les plus accrocheuses que l’on a pu entendre au cours de l’année 2022.
Parmi les sommets de ce (Taj) Mahal, on citera le très Hendrixien et psychédélique The Medium (en compagne de Unknown Mortal Orchestra), Mr Postman, sorte de rencontre improbable entre le Beck de la période Odelay et Pince, Clarity, (en compagnie de Sophie Royer), parfait en guise de morceau pysché jazz 70’s, mais aussi Déjà Vu, titre là encore qui rappelle pas mal Beck mais aussi la pop psyché de la période Laurel Canyon.
Au total, 40 minutes de Feelgood music aux mélodies caressantes, remplie de sons nostalgiques très chaleureux, à écouter si possible en position allongée.
Benoit RICHARD