Nos romans favoris pour 2022 sont signés Yannick Haenel, JB Hanak, Michel Houellebecq, Emmanuel Carrère, Jon Kalman Stefansson, Émilienne Malfato, Andrei Kourkov, Johanne Lykke Holm, Pierre Lemaitre et Pascal Vrebos. Quant aux lecteurs, ils ont couronné Virginie Despentes et Nicolas Mathieu.
2022 aura été une année particulièrement riche et intense en matière de littérature, avec évidemment la consécration pour Annie Enaux qui a reçu le « Prix Nobel de littérature 2022 ». Elle est devenue la 17e femme à décrocher cette prestigieuse récompense. On saluera également le « Prix Goncourt » attribué cette année Brigitte Giraud pour le bouleversant Vivre Vite, ainsi que Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli, roman phare de cette année 2022 marquée bien sûr par la guerre en Ukraine.
Les principaux prix de l’année 2002 sont à retrouver sur cette page.
Le top 10 de la rédaction :
Yannick Haenel : Le Trésorier-Payeur (Gallimard)
Yannick Haenel nous conte l’histoire pas banale d’un trésorier-payeur de la Banque de France féru de philosophie qui méprisait l’argent et adorait les femmes. Au-delà de l’histoire de cet homme, c’est au style de Yannick Haenel que l’on s’attache aussi. Un style dont on déguste chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre, avec beaucoup de bonheur Un roman aussi singulier que subtil. (critique complète)
JB Hanak : Sales chiens (Léo Scheer)
Énorme claque avec ce récit signé JB Hanak, membre du groupe Ddamage, qui raconte la vie d’un groupe underground dans les années 2000, entre passion de la musique, tournées qui virent au cauchemar et addictions en tout genre. Un récit que l’on a envie de lire d’une traite, où il n’y a aucun temps mort, aucun répit, où il se passe sans cesse quelque chose de totalement rocambolesque ou absurde, dégage une énergie et une fureur totalement punk, que JB Hanak parvient magnifiquement à restituer à travers ses mots. Un road-trip en mode punk épatant ! (critique complète)
Michel Houellebecq : Anéantir (Flammarion)
Houellebecq sera toujours Houellebecq ! Même quand il écrit un roman comme Anéantir, tellement… comment dire… différent ? Différent parce qu’Anéantir est une histoire d’amour, un peu comme Sérotonine, mais une histoire d’amour dans le respect de la tradition, l’amour en famille. L’amour comme seul moyen pour trouver la sérénité et affronter la mort. C’est beau comme… un roman-photo de « Nous deux », mais c’est écrit par Houellebecq, c’est-à-dire admirablement, avec des phrases qui n’ont l’air de rien, mais qui sont parfaitement équilibrées, claire. Et sans les saillies brutales qui pouvaient faire grincer des dents (elles sont ici réduites à une portion congrue). Et ça aussi, c’est différent (critique complète)
Johanne Lykke Holm : Strega (La Peuplade)
Elles sont 9 jeunes femmes, embauchées pour travailler à l’hôtel Olympic, une sorte d’Overlook hotel, perdu au bord d’une forêt, au sommet d’une montagne située au-dessus d’une ville, elle-même au bout du bout d’une ligne de chemin de fer. Elles ont été « placées en rétention de l’autre côté des montages », pour expier la faute que quelqu’un d’autre a commise. Quelle issue possible pour elles ? La disparition ? La mort ? Johanne Lykke Holm nous emmène avec elle dans une histoire fascinante, gothique et romantique, pleine de brumes et de mystères, écrite dans un style pur et simple (critique complète)
Jon Kalman Stefansson : ton absence n’est que ténèbres (Grasset)
Le dernier roman de l’auteur islandais Jon Kalman Stefansson est peut-être son plus ambitieux. S’il confirme dans l’histoire de cette famille du fin fond des fjords de l’Ouest ses talents de conteur, il s’affirme aussi en dynamiteur des codes de la saga usuelle, dans un récit débridé et audacieux. Un superbe roman, ample et ambitieux, parfois déroutant, mais aussi envoûtant et par moments jubilatoire. (critique complète)
Yann Brunel : Homéomorphe (Gallimard)
Roman aux multiples facettes, Homéomorphe s’agence autour d’un événement central : l’accident de voiture qui a coûté la vie à la mère et au frère de Dmitri, mathématicien génial. Sortir d’Homémorphe, c’est se dire qu’on a été couillon de croire qu’il fallait du courage pour y entrer. C’est avoir envie de s’y replonger pour le plaisir et pour éclaircir les points encore obscurs, comme dans un texte au profil culte, unissant mathématiques et littérature. C’est l’envie de recommencer ce voyage au bout d’un univers peuplé d’ombres, un voyage sombre et poétique et stratégique, un voyage au bout d’un grand texte à la beauté sombre qui mettra souvent échec et mat… Le lecteur. (critique complète)
Pascal Vrebos – La chaire déchirée d’une petite griotte noire (M.E.O)
Pascal Vrebos s‘est inspiré d’un fait réel, le viol subi par une jeune Congolaise venue en Europe pour poursuivre ses études. Pascal Vrebos confie sa plume à Mariama afin qu’elle raconte cette terrible histoire. Ce texte est court mais d’une puissance incroyable, c’est une avalanche de mots, une énumération de mots, pour dire la douleur et les blessures, la stigmatisation, le racisme et les violences faites aux femmes.
Emmanuel Carrère : V13 (P.O.L.)
Emmanuel Carrère est un formidable conteur. Donnez-lui un sujet et il saura en débusquer les points sensibles en déployant sa prose élégante et justifiée, sur une assise de sincérité, de justesse, de culture et d’humanité. Pendant 9 mois, il a suivi le procès des attentats de Paris, nom de code V13. Il livre un récit retravaillé de son immersion en tant que journaliste pour l’Obs, tourné vers les victimes avant les terroristes. Touchant, instructif. (critique complète)
Andrei Kourkov : les abeilles grises (Liana Levi)
Avec Andrei Kourkov, l’humour répond toujours à l’horreur et à défaut de faire ciller l’oeil de Moscou, le célèbre romancier ukrainien, issu d’une famille de dissident russe, offre un récit d’aventures picaresques qui rappelle les meilleurs romans d’Arto Paasilinna, Dans ce récit, les rencontres sont improbables et les situations, au cœur de la guerre, muent l’absurde en humanisme.
Pierre Lemaitre : le Grand Monde (Calmann-Levy)
Habillement construit, ponctué de nombreux rebondissements, ce nouveau grand roman choral de Pierre Lemaitre autour de France de l’après-guerre tient ses promesses. Un roman foisonnant, plein d’intrigues et de surprises, dans lequel on apprendra aussi pas mal de choses, notamment dans la partie qui concerne le personnage d’Etienne et la guerre d’Indochine. La plus documentée et la plus surréaliste du livre. (critique complète)
Le top 10 des rédacteurs :
Eric Médous
Jon Kalman Stefansson : ton absence n’est que ténèbres
Annie Ernaux: le jeune homme
René Frégni : Minuit dans la ville des songes
Leila Mottley : arpenter la nuit
Anthony Passeron : Les enfants endormis
Andrei Kourkov : Les abeilles grises
Audrey Jougla : Montaigne, Kant et mon chien
Emmanuel Carrere : V13
Vincent Castanet : Les fossoyeurs
Alain Marciano
Michel Houellebecq : Anéantir
Selva Almada : Ce n’est pas un fleuve
David Joy : Nos vies en flammes
Warren Ellis : Le Chewing-gum de Nina Simone
Anthony Doerr : La cité des nuages et des oiseaux
Johanne Lykke Holm : Strega
Kinga Wyrzykowska, Patte blanche
Emmanuel Carrere : V13
Amelia Gray : Isadora
Virginie Despentes : Cher Connard
Olivier de Bouty
Andrei Kourkov : les abeilles grises
Gilles Marchand : le soldat désaccordé
Pierre Lemaitre : le Grand Monde
Laurent Gaudé : Chien 51
Émilienne Malfato : Le Colonel ne dort pas
Michel Houellebecq : Anéantir
Jonathan Coe : Le Royaume desuni
Anthony Doerr : la cité des nuages et des oiseaux
Franck Bouysse : l’homme peuplé
Louis-Ferdinand Céline : Londres
Benoit Richard
JB Hanak : Sales chiens
Yannick Haenel : Le Trésorier-Payeur
Giuliano da Empoli : Le Mage du Kremlin
Nicolas Mathieu : Connemara
Pierre Lemaitre : Le Grand Monde
Leïla Slimani : Regardez-nous danser
Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn : Daft
Vanessa Schneider : La Fille de Deauville
Brigitte Giraud : Vivre vite
Miguel Bonnefoy : L’Inventeur
Denis Billamboz
Pascal Vrebos – La chaire déchirée d’une petite griotte noire
Anita Nair Inde – La mangeuse de guêpes
Nicole Dennis-Benn – Si le soleil se dérobe
Isabelle Bielecki – Les mots russes
Philippe Remy-Wilkin – Les sœurs noires
Philippe Fievet – Une colonne pour le paradis
Myette Ronday – Un héritage d’amour
Thierry Rocher – La mort en partage
Michel Joiret – Stella maris
Clément Baudouin – Une légère oscillation
Les 5 livres préférés de nos lecteurs :
Virginie Despentes : Cher Connard
Giuliano da Empoli : Le Mage du Kremlin
Pierre Lemaitre : le Grand Monde
Nicolas Mathieu : Connemara
Michael McDowell : Blackwater