Voici dix documentaires sortis en salle ou sur les plateformes en 2022. Dix films qui nous ont particulièrement intéressés tant par leur forme que par leur contenu et qu’il faut voir ou revoir absolument.
Des films dans lesquels il sera question d’un immense compositeur, d’une écrivaine Prix Nobel de littérature, d’un incroyable cinéaste, d’un chanteur que se faisait appeler par un temps Ziggy, d’un groupe culte et de son leader, mais aussi de souvenirs de famille et de jeunesse, d’un acteur aborigène ou encore d’un scandale footbalistico-financier.
Ennio – Giuseppe Tornatore
Le documentaire de Tornatore, cinéaste pour lequel le Maestro travailla à plusieurs reprises, vaut forcément le détour car il permet d’entendre Ennio le discret parler enfin de son travail. Longuement. De manière un peu technique, mais pourquoi pas ? Et ne serait-ce que pour avoir recueilli les propos de Morricone peu de temps avant sa mort, ce film a une valeur inestimable. (critique complète)
Les Années Super 8 – Annie Ernaux, David Ernaux-Briot
Sous l’impulsion de son film David, Annie Ernaux redonne vie à des films de famille tournés dans les années 70, nous replongeant par la même occasion dans un contexte social et politique qui fera remonter bien des souvenirs chez certains. Il y a évidemment beaucoup de nostalgie dans ces images qui ont fixé des instants de vie, mais aussi une dimension socio-politique, celle d’une époque qui attendait pleine d’espoir l’arrivée de la gauche au pouvoir. On y voit une Annie Ernaux, trentenaire et jeune auteure qui vient de publier son premier roman, Les Armoires vides. (critique complète)
Et j’aime à la fureur -André Bonzel
André Bonzel a rassemblé de vieux films de famille oubliés pour évoquer sa propre histoire. A travers sa voix, à travers ses souvenirs plein de nostalgie et de moments oubliés, Bonzel signe un film universel, dans lequel chacun pourra y trouver une part de son enfance, une part de sa mémoire. Un travail plein de sincérité et de nostalgie. (critique complète)
Michael Cimino – Un mirage américain – Jean-Baptiste Thoret
Jean-Baptiste Thoret est allé à la rencontre de lieux et d’hommes qui se souviennent avec nostalgie et mélancolie des films de Michael Cimino. À travers ce beau et dépaysant road-movie, à travers les rencontres qui ponctuent le voyage (Quentin Tarantino, Oliver Stone…), Jean-Baptiste Thoret signe un portrait touchant et édifiant d’un homme et jusqu’auboutiste et sans concession qui a marqué à sa manière le cinéma Hollywoodien. En filigrane, il tisse aussi le portrait d’une Amérique qui vit avec les souvenirs d’un passé plus riche, plus glorieux. (critique complète)
FIFA : Ballon rond et corruption – Daniel Gordon
Dans cette docu-série composée de quatre épisodes, Daniel Gordon remonte le cours du temps pour nous rappeler comment tout cela a commencé. Ses équipes ont entrepris un visionnage conséquent d’archives, ont rencontré les plus hauts dignitaires du football, en premier lieu, Sepp Blatter, président de la FIFA depuis 1998, surnommé le parrain, et qui fait partie des nombreuses personnes mises en cause dans le documentaire. Sans forcément révéler de scoop, la série se veut avant tout didactique, pour montrer clairement quelles sont les ramifications de la FIFA, comment est organisée cette institution, quelles sont les règles liées à son fonctionnement, et comment des représentants de cette instance, ont pu se remplir les poches sans aucun scrupule durant tant d’années. (critique complète)
Poulet Frites – Jean Libon et Yves Hinant
Une fois encore on est bluffé par le travail de Jean Libon, pour cette capacité à aller chercher des histoires ubuesques, burlesques, parfois fascinantes dans ce qu’elles racontent, dans lesquelles on découvre des hommes et des femmes parfois hors du commun ou comme on en voit rarement ailleurs. Et c’est là tout le secret, le savoir-faire de strip-tease. Humour noir, absurde et belgitude au programme. (critique complète)
Moonage Daydream – Brett Morgen
Evidemment, et le titre du film est clair à ce sujet (« I’m an alligator / I’m a mama-papa comin’ for you / I’m the space invader / I’ll be a rock ‘n’ rollin’ bitch for you »), pour Morgen, Bowie c’est quand même, encore et toujours Ziggy Stardust : les extraits inédits littéralement inouïs des concerts de l’époque – en particulier celui où officie Jeff Beck à la guitare incandescente – m’ont mis les larmes aux yeux, et ça n’avait rien à voir avec une quelconque nostalgie, juste le choc de voir ainsi matérialisée la fulgurance rock’n’rollienne. (critique complète)
My Name is Gulpilil – Molly Reynolds
Durant près de trois années, la réalisatrice Molly Reynolds viendra filmer David Gulpilil, rare acteur aborigène a avoir connu une grande carrière au cinéma. par moment assez drôle mais également émouvant notamment quand ses proches lui rendent visite et qu’il sait que la fin est proche pour lui, ou bien quand il évoque ses années de galère, sa dépression, alors en prise à diverses addictions qui lui vaudront diverses peines et amendes dont une condamnation à un an de prison. (critique complète)
Flee – Jonas Poher Rasmussen
Remarqué à Cannes, Sundance et Annecy, Flee arrive en salle pour nous raconter le périple d’Amin, un Afghan qui a dû fuir son pays à la fin des années 80 alors qu’il n’était qu’un enfant. Des années plus tard, il accepte de raconter son histoire par le biais d’un documentaire. Un récit extrêmement fort et bouleversant, plein de pudeur et d’humanité qui a le mérite de raconter une histoire universelle, celle de tous ces réfugiés, ces demandeurs d’asile qui ont dû fuir un jour leur pays, au péril de leur vie, pour trouver une terre d’accueil. (critique complète)
The Who : pile et faces – Christophe Conte
Un documentaire de Christophe Conte pour redécouvrir The Who, groupe emmené par le génial guitariste Pete Townshend. Un groupe de rock fondateur qui, dans les années 60 et 70, a été tour à tour Mods, Pop art et Rock, popularisant au passage le concept d’Opéra rock. Un documentaire passionnant qui a le mérite de vous donner envie immédiatement après l’avoir vu de redécouvrir la discographie des Who, en tout cas leurs premiers albums… disons jusqu’à Quadrophenia.
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