Le duo Agar Agar signe la BO du jeu vidéo Player Non Player, nous offrant là un album sacrément bigarré avec, à la clé, des morceaux électro-pop à la fois dansants et mélancoliques. A ne pas manquer !
Tous les espoirs entrevus dans le précédent album d’Agar Agar, sorti il y a déjà presque cinq ans (The Dog and the Future), se retrouvent confirmés dans Player One Player, duquel ressortent immédiatement quelques singles évidents mais aussi pas mal d’expérimentations et de trouvailles. Composé de Clara Cappagli et Armand Bultheel, Agar Agar s’est formé sur les bancs des Beaux-Arts de Cergy. Une belle rencontre entre deux univers : le chant pop et envoûtant de Clara d’un côté, et de l’autre, les sonorités synthétiques et froides développées par Armand, qui a découvert la musique électronique par le biais du jeu vidéo.
C’est donc presque naturellement qu’on les retrouve avec ici un concept album autour d’un jeu vidéo Player Non Player développé par Jonathan Coryn, rencontré lui aussi aux Beaux-Arts et qui réalise également leurs clips. Pour lui, les deux Agar Agar ont composé la bande originale du jeu. Soit 12 titres se présentant comme la « bande son » de l’aventure, le joueur débloquant des musiques interactives au fil de l’exploration d’une île mystérieuse.
Sans forcément connaître le jeu, on pourra apprécier sans difficulté cet album d’une richesse étonnante, qui peut s’apprécier selon plusieurs niveaux de lecture. D’une part en mode single, avec des titres comme Grass, The Visit, qui accrocheront immédiatement l’oreille ; et de l’autre, dans une écoute plus approfondie, pour apprécier pleinement le côté foisonnant des morceaux.
https://youtu.be/KoFDczrYfb4
Dans un registre pop synthétique, qui rappellera pas mal certaines productions des années 80, l’ensemble, évoquera aussi, par moment, les musiques Electroclash des années 2000 de Miss Kittin and The Hacker mais aussi le trip-hop le plus aventureux de la fin des années 90.
Un disque extrêmement varié, bourré d’idées et de références, avec des morceaux, parfois assez complexes qui renvoient autant au dancefloor, tendance rave, qu’à la musique ambiant (Dragon, Plaine). Un ensemble très pop, dansant (Trouble), étrange, envoûtant, baigné de romantisme froid (Dragoline), de douce mélancolie, auquel on s’attache très vite. Sans conteste l’un des meilleurs albums de pop de ce début d’année 2023.
Benoît RICHARD