Alexis Kacimi a sorti ce vendredi 20 janvier son troisième album Couronne d’Éphémères. Entouré par son groupe La Mécréance, le compositeur genevois casse la baraque avec un disque d’indie pop aux accents surf du meilleur goût.
Le compositeur et chanteur Alexis Kacimi frappait fort l’été dernier avec son single Les Rois, en collaboration avec Lionel Liminana. Un morceau de psyché planant et parfumé de quelques gouttes d’acide à l’encontre de la classe bourgeoise/dirigeante : « si les rois pensent, c’est en différé ».
Sur son nouvel album Couronne d’Éphémères, signé chez Le Pop Club Records, c’est avec la même subtilité que l’artiste égrène sa poésie pleine d’humour et d’absurdité, à la manière d’un Jacques Higelin des temps modernes.
Dans cet album d’indie pop aux accents rock, Kacimi retrouve son groupe live La Mécréance. Ensemble, ils font hocher la batterie, couiner les guitares et balancent une pop qui se fait déchainée et groovy, puis fait retomber l’atmosphère dans la mélancolie et la douceur.Chez les Yé-Yé est un swing taillé pour un diner des années 60, plein de groove et suintant le rock des débuts, rien à voir avec Le Ballon Songe, une balade ou le tempo se fait plus lent, les paroles plus profondes. Quelques passages très psychédéliques nous renvoient au précédent Gyrophare de 2020, en témoigne le solo de guitare de 5 ans, plein de delay et de longueurs planantes.
Le compromis trouvé sur Nouvel An, un hymne dansant et nocturne, est la carte de visite idéale de la texture musicale de La Mécréance. Kacimi raconte sa soirée de nouvel an, témoigne d’un monde en pleine ébullition qui le met dans tous ses états. Du rire aux larmes, de l’effervescence au sommeil, c’est un peu ce qu’on ressent quand on écoute cet album. Le spectre des émotions mobilisées et sollicitées est quasi complet, et fait varier les émotions de l’auditeur au fil de l’écoute, sans faire redescendre une seule fois la qualité.
Ces compositions lunaires et catchy sont la toile sur laquelle Kacimi étale ses fantaisies poétiques.
Tel un impressionniste, le compositeur genevois met sa plume au service de la « vie normale ». Ses vers mettent en scène des tranches de vie ordinaires avec une poésie qui les transcendent, les rendent accessibles et identifiables au plus grand nombre. Ce disque vintage mais moderne est proche de son public. Quand Kacimi s’exprime, il semble s’adresser à vous, à nous, à celui qui écoute.
Rayhan Arrar