Welcome to Chippendales raconte la naissance de la fameuse revue destinée au public féminin, créée par un immigrant indien mégalomane qui toucha du doigt le « rêve américain » avant de connaître un destin funeste. Une minisérie qui nous replonge dans la fureur des années 70.
Sans doute inconnu de la nouvelle génération, les Chippendales ont connu dans les années 80 et 90 un certain succès, suscitant autant de moquerie que de fantasmes auprès du public. La série Disney+ de Robert Siegel nous propose de revenir aux origines de ce phénomène, pour nous raconter comment ce spectacle de striptease d’un nouveau genre est né un peu par hasard en 1979 aux Etats-Unis
Welcome to Chippendales raconte en huit épisodes le destin un peu commun de Somen « Steve » Banerjee, (joué par Kumail Nanjiani), l’homme qui a inventé ce concept à la fin des années 70 du côté de Los Angeles. Avant de devenir un phénomène de société en Californie puis outre-Atlantique, les Chippendale ont démarré leur aventure dans un petit cabaret grâce à l’initiative d’un immigré indien, fasciné par Hugh Hefner, le fondateur de Playboy. Un employé modèle qui, du jour au lendemain, quitta son travail d’employé de station-service pour investir toutes ses économies dans l’achat d’un bar, en proposant des soirées backgammon. Une expérience qui se révélera être échec total. Steve Banerjee décide alors, après avoir passé une soirée dans un bar gay, d’imaginer un concept mettant en scène des hommes en partie dénudés dans des chorégraphies de plus ou moins bon goût. Le début d’un succès pour une revue qui s’exportera bien dans le Monde entier.
Derrière ce projet, on retrouve le créateur de la formidable série Pam & Tommy, Robert Siegel. Beaucoup moins ambitieux et passionnant que ne l’était la série qui racontait les affres du couple. Tommy Lee / Pamela Anderson, Welcome to Chippendales raconte une success story qui a tourné au sordide. Celle d’un homme parti de rien et qui, après la gloire, va connaître une sérieuse descente aux enfers.
Rivalités, jalousies, mensonges, compromissions, appât du gain, mégalomanie… rien ne manque dans cette histoire au cœur de laquelle on retrouve un homme à la personnalité complexe, prêt à tout pour toucher du doigt le rêve américain, connaître la reconnaissance, et vivre une existence bling-bling calquée sur celle de ses modèles de pacotille.
Si le série raconte quelque chose d’assez intéressant sur l’aventure rocambolesque de cet homme au parcours singulier, en revanche, elle se montre assez répétitive par certains aspects, manquant de rythme, ne parvenant pas réellement à porter un regard décalé sur le phénomène, se contentant de filmer des femmes surexcitées devant des corps musclés et luisants. Malgré tout, Welcome to Chippendales reste une minisérie tout à fait honorable qui se laissera regarder sans déplaisir.
Benoit RICHARD