Le concert de Kacimi et La Mécréance à Supersonic Records, le mercredi 1er février 2023, était l’occasion de redécouvrir la formation genevoise dans un apparat inédit, introuvable en version studio.
Vers les coups de 21h30, à une heure où les verres ont accompli leur besogne, Kacimi et La Mécréance montent sur scène. Au fond à droite, Romano Bianchi s’installe sereinement derrière la grosse batterie. Juste devant lui, une espèce de Marc Bolan surdimensionné accorde sa gratte une ultime fois avant le commencement, c’est Anthony Savarit. L’axe gauche de cette petite bulle de lumière accueille Vincent Breza le bassiste et le capitaine du navire : Alexis Kacimi.
Après les trois coups de baguette annonçant le début des hostilités, un titre de Gyrophare, le précédent album, met tout le monde d’accord en moins de cinq secondes. Comme si le concert durait depuis l’éternité, la foule remuante accroche, quelle énergie !
Les morceaux s’enchainent crescendo, la voix de celui qui est placé devant le micro est une berceuse, ses solos de guitare une grande claque dans la gueule. Quand un break de batterie s’achève, un arpège bien senti shooté au chorus lui emboite le pas.
L’homogénéité des énergies qui se mêlent devant nos yeux est extraordinaire, et si la qualité studio du groupe n’est plus à prouver, le rendu scène offre une perspective très différente. La poésie kacimienne pénétrante qui flâne au détour des émotions humaines se montre beaucoup plus rageuse, incisive. Les quatre artisans nous font redécouvrir le dernier album Couronne d’Éphémères avec Monter Dans Le Ciel où Nouvel An sous le spectre des projecteurs, baignés dans cette lumière rock qui décape. Une réappropriation bien méritée des compositions si généreusement mijotées en studio.
La scène a été la première à les voir s’exprimer au grand public, bien avant de fouler le sol des studios. C’est comme ça qu’Alexis nous explique ce contraste entre les énergies mobilisées lors de ces exercices bien différents.
Au bout d’une heure et demie de set, le titre Gyrophare ponctue finalement le set, de la même manière qu’il avait commencé. Tonitruante et expéditive, la formation boucle son concert et désinstalle le matériel sous un tonnerre d’applaudissement dans un Supersonic pourtant peu gorgé. Aussi agréables en off que sur la scène, les Suisses se dispersent dans le public pour assister au concert de Pearz, aussi humbles que puissants.
Texte : Rayhan Arrar
Photos : Marwa Bacha
Kacimi – Couronne d’Éphémères : Poésie indie pop sous des néons de guitare