Cœurs Noirs nous embarque durant six épisodes aux côtés de Forces Spéciales françaises en Irak. Une série très spectaculaire, réaliste, haletante et sans le moindre temps mort, dont on attend déjà avec impatience la saison 2.
La guerre au XXIe siècle, comme on l’a rarement vu dans une série. Nous sommes en Irak en 2016, à la veille de la bataille de Mossoul Les forces spéciales françaises sont en opération dans le but de reprendre la ville aux mains de L’Etat Islamique. Ils viennent de capturer un homme important de l’organisation Daesh. Pour qu’il accepte de coopérer et de livrer des informations, les soldats français vont devoir exfiltrer, la fille et le petit-fils de ce dernier aux brigades par les djihadistes.
Même si par le passé, Le bureau des légendes, Sentinelle ou No man’s land ont évoqué à leur manière les conflits contre Daesh, Cœur noir va plus loin encore dans l’intensité et la mise en scène pour nous proposer une histoire dans laquelle le spectateur se retrouve littéralement embarqué aux côtés des militaires dans leurs actions de combat. Et de l’action, on peut dire qu’il y en a quasiment en permanence durant les six épisodes imaginés par Duong Dang-Thai et Corinne Garfin, deux anciens du Bureau des légendes.
La série, au-delà de ses qualités de mise en scène et de son art de distiller le suspense, nous montre, comme rarement à la télévision, la manière dont les nouvelles technologies, et notamment l’utilisation des drones, jouent un rôle majeur dans le renseignement et dans la façon d’envisager la guerre contre les terroristes. On y voit les modes opératoires, les stratégies, les déplacements des militaires, la manière de mener les assauts qui ressemblent presque par moment à des chorégraphies… ou bien comment sont administrés les premiers soins en cas de blessure.
Pour donner corps à ces militaires, Nicolas Duvauchelle, dans le rôle de la tête brûlée, est parfaitement à son aise. À ses côtés, on retrouve Marie Dompnier, en experte du renseignement, très déterminée dans son face-à-face avec le terroriste Zaïr, ou encore Nina Meurisse dans le rôle de la femme tireuse d’élite. On citera aussi Thierry Godard, parfait dans le rôle du commandant. Un casting de choix pour incarner des personnages authentiques, débordant l’adrénaline et d’énergie, dans une histoire qui laisse peu de place aux sentiments et à la rigolade.
On l’aura compris, Cœurs Noirs est une belle réussite dans le genre, nous offrant des scènes de combat ultra-réalistes à l’image de l’assaut du tunnel dans le premier épisode. Une série qui sait ménager le suspense et magner comme il faut l’art du cliffhanger, à la fin de chaque nouvel épisode.
Sans dramaturgie excessive, ni héroïsme facile, cette série « à l’os » se contente de raconter la vie d’hommes et femmes engagés dans une guerre en terre hostile, où la vie ne tient parfois qu’à un fil. Seul regret : que l’intrigue ne soit pas bouclée à l’issue de cette saison 1 et qu’il faille attendre un an ou plus pour avoir la suite.
Benoit RICHARD