A l’occasion de la sortie de son 6e album, Sur La Photo, Arnold Turboust se prête au jeu du 5+5 et se raconte un peu à travers une sélection pleine de références anciennes mais aussi d’un sens de la curiosité encore aiguisée.
On a connu Arnold Turboust aux côtés d’Etienne Daho pour les meilleurs albums de ce dernier, dont le chef d’oeuvre Eden. On a connu cet homme aux airs d’éternel adolescent en solo, rencontrant le succès avec son duo avec Zabou Breitman le temps d’Adelaïde en 1986 mais on sait moins que l’auteur-compositeur interprète a d’abord fait ses premières armes sur la scène rennaise de la fin des années 70 et du début des années 80 avec Marquis De Sade ou son groupe Private Jokes. A travers ce 5+5, Arnold Turboust nous décrit sa vision de la Pop.
5 disques du moment :
Mac De Marco – This Old Dog (Captured Tracks, 2017)
Belle découverte il y a peu de cet artiste que je recommande.
Philip Glass – Dance Pieces (Sony, 2015)
Notamment In the Upper Room Dance 2. Avec son thème qui monte constamment et ne semble jamais vouloir se terminer ! Envoutant…
Lava La Rue – Stilches (Lava La Rue Recordings, 2019)
Au croisement de beaucoup d’influences ! Très bonne production.
Ryuichi Sakamoto – B-2 Unit (Plexux- 2019)
Composition magique et arrangement sublime, l’émotion est là,un flirt entre ces sons synthétiques et ce piano et puis cette voix fragile, j’aime toujours autant !
Pink Martini with the von Trapps – Dream A Little Dream (Heinz Records, 2014)
J’ai entendu ce titre dans une série, je ne souviens plus d’ailleurs laquelle, j’aime beaucoup son côté liturgique et la grâce des harmonies vocales !
5 disques pour toujours :
New Muzik – Anywhere (GTO Records, 1981)
Une ambiance tellement singulière, une douce et belle mélancolie, la bande son ensoleillée de l’été, me concernant celui de 1981. Des chansons bien écrites, une production novatrice et singulière avec des reverbes, des delays, du vocodeur, des boites à rythmes, et puis des choix de sons superbes. Bref, j’aime. A chaque fois que je réécoute cet album, c’est toujours le même frisson qui s’empare de moi.
Serge Gainsbourg – Vu De L’Extérieur (Philipps, 1973)
J’ai choisi cet album de Gainsbourg car j’aime bien sa production simple avec ces pianos en avant, ses percussions, les guitares acoustiques arpégées et puis cette voix qui navigue comme ça et qui raconte de drôles d’histoires tendres comme sur Par hasard et pas rasé. Gainsbourg est un maitre dans l’art d’utiliser les mots, les syllabes et dans la synthèse. Son équation musique / texte / Chant est magique.
Nino Rota – Il Casanova de Fellini (Arlequim, 1976)
L’arrangement de cette musique est juste parfait avec ces pianos électriques, cet orgue à eau, une contrebasse, des percussions et puis ces crescendos de corde. Il y a en outre une grande émotion qui se dégage de cette composition ainsi qu’un équilibre harmonique extrêmement délicat. Une masterpiece du maitre Nino Rota, à noter que toutes les autres compositions de ce score sont singulières et superbes.
John Lennon – Plastic Ono Band (Apple Records/Chimera Music, 1970)
Fan des Beatles depuis toujours, fan de John Lennon, j’aime beaucoup cet album avec des chansons comme Isolation, Love, Remember, Working class Hero. Que des standards en fait. La production superbe est de Phil Spector. Que dire de plus… J’aurais pu également ajouter Instant Karma, Mind games qui est une de mes chansons préférées ou encore 9# dreams ou cette reprise de Stand by me avec cette voix juste unbelievable…
Frederic Chopin – Nocturnes (1827-1846)
Le Maitre absolu de l’émotion musicale, le romantisme à son paroxysme. Lorsque j’ai été visiter Varsovie il y a peu, bien évidemment je me suis rendu au musée qui porte son nom, j’ai aussi assisté à un récital Chopin et je suis allé dans l’église de la Sainte Croix où se trouve son coeur en me disant qu’avec un petit peu de chance son âme ne devait pas être bien loin…
Sur La Photo, le sixième album solo d’Arnold Turboust est sorti le 10 février 2023.
Un grand merci à Arnold Turboust pour sa gentillesse et à Anne-Laure pour avoir permis cet échange.