Au programme de ce jeudi 18 mai, il y avait Le Retour, de Catherine Corsini, Simple comme Sylvain, de Monia Choukri, Rosalie de Stéphanie Di Giusto, et Jeunesse, un documentaire de 3h32 signé Wang Bing.
Quatre films au programme pour cette journée, avec toujours autant de difficultés pour obtenir les précieux sésames… sachant que depuis l’an passé, il faut réserver les places sur internet. Des places qui trouvent preneur en quelques secondes, dès la mise en ligne.
Le Retour, de Catherine Corsini
Lors de la première projection, les projecteurs s’allument pendant le film, ajoutant au Retour de Catherine Corsini une lumière au soleil de la Corse, ses plages, ses racistes et sa gauche caviar. Le film est à peu près aussi offensif qu’un petit beurre qu’on aurait laissé trainer sous une table basse par une nuit humide, enchainant les clichés, les effets de manches (mais mon Dieu, que s’est-il réellement passé lors de la mort de papa il y a quinze ans ?) et les pseudos leçons idéologiques, où l’on deale du shit parce qu’on n’est pas sur les photos, et où les privilégiés ne peuvent s’empêcher d’être condescendants et colonialistes avec les « issus de la diversité ». On se retrouve face à un Plus belle la vie sur l’île de Beauté mâtinée d’un « Project X Calvi », où la jeunesse se déprave dans l’ecstasy.
Simple comme Sylvain, de Monia Chokri
La réalisatrice, déjà très drôle et vive dans La femme de mon frère et Babysitter, offre une variation sur les étapes suivant le coup de foudre entre une prof de philo et un charpentier. C’est toujours un plaisir d’entendre une salle de 1000 personnes éclater de rire, et Monia Chokri sait parfaitement mener son tempo comique, pour un film qui ne révolutionnera pas les attendus du genre, mais se révèle tendre et incarné, avec un plaisir communicatif.
Jeunesse, de Wang Bing
La proposition est radicale : pas de musique ni de voix-off, pas d’interview des personnages, mais une caméra immersive pour un cinéma du réel, qui nous plonge dans la vie quotidienne des jeunes ouvriers de l’industrie textile. Au-delà de la dénonciation de cet esclavage contemporain, c’est aussi – et surtout – la traque des élans de rire, de jeu, de revendication, de désir et d’amour qu’exprime malgré tout encore cette génération.
Rosalie, de Stéphanie Di Giusto
Le soir, place à la section « Un Certain Regard » pour Rosalie, deuxième long métrage pour la cinéaste Stéphanie Di Giusto, remarquée en 2016 pour La Danseuse. L’histoire, en 1870, d’un mariage arrangé avec une jeune fille qui doit avouer à son mari sa singularité, celle d’être une femme à barbe. Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel sont très convaincants dans cette histoire de couple sur un regard oblique assez fascinant va pouvoir se déployer, surtout dans la première moitié. Mais les motifs d’écriture restent assez convenus sur la suite, et l’académisme empèse un récit qui aurait pu gagner en aspérités.
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