Un honnête flic, la veille de son départ en retraite, décide de rendre service à un mafieux chinois en échange de 5000 €. Une décision lourde de conséquences qui va transformer cette Dernière nuit à Milan en un véritable cauchemar pour notre homme. Un thriller addictif et bien ficelé.
Le film démarre sur un magnifique survol de nuit au dessus de la ville de Milan, avec le générique qui apparaît en gros caractère rouge sur une musique sombre et obsédante signée Santi Pulvirenti annonçant tout de suite l’atmosphère d’un polar tendu.
Franco Amore est à la veille de son départ en retraite. Son épouse a rassemblé à la maison quelques amis pour lui faire une surprise et fêter 35 ans de carrière sans accroc pour cet homme qui n’a jamais tué personne ni même fait usage de son arme. Mais ce soir-là, le visage de Franco indique un certain malaise, comme s’il était tourmenté par quelque chose de grave. Il faut dire que juste avant de raccrocher, Franco a accepté, en échange de 5000 €, de rendre service à un mafieux chinois en faisant le chauffeur pour un court voyage.
Le réalisateur Andrea Di Stefano – auteur de Paradise Lost en 2014, et The Informer en 2019 – revient cette fois sur sa terre natale pour un polar qui lorgne du côté des films policiers des années 80, mais également avec des influences venues du cinéma de Michael Mann avec notamment ce talent pour filmer la nuit des décors urbains. Dans ce film basé en partie par des témoignages d’agents de la D.I.A que le réalisateur a pu rencontrer pour préparer son film, on suit quasiment en temps réel les faits et gestes de ce policier au-dessus de tout soupçon qui pourtant va jouer sa carrière en une nuit. Un fonctionnaire payé une misère et qui va sortir des clous pour la première fois que sa vie… bien mal lui en a pris.
Dernière nuit à Milan (L’ultima notte di Amore en VO) se révèle être un thriller tout à fait captivant, d’une grande efficacité, tendu de bout en bout, sans aucune scène de trop, proposant un scénario ponctué de nombreux rebondissements et de belles scènes d’action, le tout filmé avec beaucoup de maîtrise, dans une mise en scène léchée, qui offre comme principal décor les autoroutes de Milan la nuit, des échangeurs et un tunnel où va se dérouler une bonne partie du film.
Pour incarner le rôle du flic, Andrea Di Stefano a choisi Pierfrancesco Favino, acteur italien qui nous avait épatés au cours de ces dernières années, dans Le traître de Marco Bellocchio, et plus récemment dans le film Nostalgia de Mario Martone. Ici encore, il endosse le rôle d’un homme bon et honnête, dégageant toujours autant de magnétisme et de charisme, mais également de mélancolie. À ses côtés, l’actrice italienne, Linda Caridi incarne avec conviction une épouse battante, mais aussi pleine de charme.
Benoit RICHARD