Après Le bistrot d’Émile, le salon de coiffure Tiff’Annie, Bruno Heitz nous invite cette fois à faire connaissance avec un certain Gégé, patron peu recommandable d’un garage automobile. Un nouvel épisode des Dessous de Saint-Saturnin aussi savoureux que les précédents !
Troisième épisode d’une série de bandes dessinées consacrée à la ville imaginaire de Saint-Saturnin, Le Garage de Gégé constitue une nouvelle plongée dans la France rurale des années 60, dans cette bourgade qui ressemble à des tas d’autres, mais, où, derrière les façades des commerçants, se trame parfois des choses louches, voire inquiétantes. Car on le sait, chez Bruno Heitz, derrière les apparences, et le côté bonhomme de ses personnages, se cache parfois des êtres bien malintentionnés… C’est encore le cas dans cette nouvelle histoire.
C’est bien connu, les garagistes sont tous des escrocs, prêts à changer des pièces à peine usées ou à profiter de la crédulité des clients. C’est le cas de Gégé, le garagiste de Saint Saturnin, qui profite des véhicules de ses clients pour faire de mystérieux allers et retours dans la région. Annie, la coiffeuse, qui n’est pas née de la dernière pluie, se rend compte qu’il se trame des choses un peu louches dans ce garage. Elle décide alors de mener son enquête.
On se régalera une fois encore de cette chronique rurale pleine de charme et de mystère que nous propose là l’auteur de l’inoubliable série Un privé à la cambrousse, réunissant une galerie de personnages savoureux dans une intrigue policière toujours aussi jubilatoire.
Il faut dire que Bruno Heitz n’a pas son pareil pour croquer cette France rurale d’antan, pour dessiner des personnages plus vrais que nature, à l’image de ce garagiste de centre-ville comme il n’en n’existe plus. Ce genre de commerçant dont la porte était toujours ouverte, où les clients venaient observer le travail du mécano, donner deux trois conseils, voire un coup de main, ou simplement tailler une bavette avec le patron.
À l’image des précédents épisodes des Dessous de Saint-Saturnin, Le garage de Gégé se lira avec énormément de plaisir, voire avec une pointe de nostalgie pour certains lecteurs qui ont pu connaitre ce Monde d’avant.
Benoit RICHARD