Plus libre que jamais, Mme Maisel poursuit son ascension dans le monde très masculin du showbizz. Soutenue par son agent, Susie Myerson, elle va tout faire pour s’imposer au Gordon Ford Show. Une ultime saison en guise d’adieu pour cette femme fabuleuse !
Cinquième et ultime saison pour la fabuleuse Mme Maisel qui tire sa révérence en laissant derrière elle un grand vide, et surtout le sentiment que l’on ne retrouvera pas une série et un personnage de fiction aussi épatants que ça avant un bon moment. Mais avant de tomber dans la nostalgie et la mélancolie, il faudra profiter pleinement de cette ultime saison pour investir une nouvelle fois l’univers de Midge Maisel et de ces personnages qui nous sont devenus si familiers au fil des années : Susie Myerson, la petite bonne femme qui ne renonce jamais, Joel, l’ex-mari toujours amoureux, les parents (Rose et Abe Weissman) et beaux-parents (Moshe et Shirley Maisel)… pour passer un dernier moment en compagnie de tout ce petit monde vivant dans le new York du début des années 60, et surtout pour voir quelle fin nous a réservé la créatrice de la série Amy Sherman-Palladino.
Au cours de la saison 4, Madame Maisel poursuivait sa difficile ascension dans le monde très masculin du stand-up, trouvant une place dans un cabaret de strip-tease… Avec, on se souvient, un dernier épisode mélo-romantique à souhait dans lequel Midge s’interrogeait quant à son avenir après avoir vu la prestation sur scène de son tendre ami Lenny Bruce.
Au commencement de cette ultime saison, Midge ne rêve que d’une chose : passer dans le Gordon Ford Show, un late show regardé par l’Amérique toute entière et qui pourrait permettre à notre héroïne de passer un nouveau cap. Finalement, repérée par Gordon Ford, Midge rejoint l’équipe d’auteurs de l’émission. Un pool composé exclusivement d’hommes dans lequel elle va devoir faire sa place à coups de punchlines bien affutées. Parallèlement, on suit toujours la vie de son ex-mari, Joël, désormais patron d’un cabaret, en instance de mariage avec une jeune Chinoise, mais aussi celui de ses parents et beaux-parents toujours aussi envahissants et névrosés… pour le plus grand bonheur du spectateur !
Mais la grande nouveauté de cette ultime saison, ce sont les flashforwards, puisque les scénaristes ont décidé de nous plonger dans le futur pour nous montrer la vie de Madame Maisel et de Susie dans les années 70, 80, 90 et 2000. Pas forcément la meilleure idée qu’ait pu trouver Amy Sherman-Palladino et son équipe !
Ces sauts dans le futur, où l’on entrevoit Mme Maisel devenue riche et célèbre (tout comme Susie), égrenant son immense garde-robe ou se déplaçant en hélicoptère pour aller rendre visite à ses enfants en Israël, n’apporte finalement pas grand-chose à l’histoire, si ce n’est que de nous dire qu’elle s’est remariée un temps avec l’écrivain Philipp Roth – petit clin d’œil sympa –, et qu’après tant d’efforts et de combats pour le droit des femmes, Mme Maisel est devenue une star mondiale, une femme d’affaires presque comme les autres, au même titre que Susie, personnage, aussi important que Midge au fil des saisons et qui, dans cette ultime saison, occupe une place plus cruciale que jamais. A ce titre, l’épisode 5 (l’un des meilleurs de cette saison) constitue un bel hommage, montrant la productrice soumise aux sympathiques, mais féroces, saillies de ses collègues du showbiz au sein du très fermé Friars Club de New York.
On préférera retenir de cette dernière saison, le talent intact de Rachel Brosnahan, l’actrice incarnant magnifiquement Mme Maisel, mais aussi celui d’Alex Borstein (Susie Meyerson), toutes deux impeccables, drôles et touchantes, de bout en bout de la série.
On quittera donc la série, certes, quelque peu mitigé à l’issue de cette dernière saison – qui est sans doute la moins réussie des cinq – mais avec, heureusement, des tas de bons souvenirs en tête pour ce qui restera comme une des plus belles réussites sérielles au cours de ces dernières années.
Benoit RICHARD