Désormais sur le label Partisan Records, Sam Burton signe un second album intemporel, avec 10 ballades profondes et mélancoliques dont la beauté sombre et le charme renvoient aux plus grands spécialistes du genre.
Beaucoup sont sans doute passés à côté du premier album de Sam Burton, paru en 2020, sur le petit label californien Tompkins Square. Sur I Can Go With You, on découvrait le style country folk d’un chanteur aussi mélancolique que romantique, proposant 11 chansons aux accents très cinématographiques. Trois ans plus tard, c’est par l’entremise du label Partisan records (Fontaines D.C., IDLES, Pj Harvey…) que l’on retrouve Sam Burton avec une nouvelle collection de titres encore une fois assez délectables, mais avec une production et des arrangements un ton au-dessus par rapport au précédent.
On peut considérer Dear Departed comme un album de « l’après » pour Sam Burton, qui a quitté temporairement Los Angeles à la fin de l’année 2020, pour mener une vie plus nomade afin de rejoindre l’Utah, là où il est né. Une période de « retour à la maison » durant laquelle « son monde intérieur s’est vraiment ouvert », mais surtout qui l’a conduit à aider un ami à reconstruire sa maison, à séjourné dans la maison d’amis, dans une cabane, et même à aider la grand-mère à cultiver la terre pour gagner un peu d’argent… le bon garçon.
Durant ses déambulations dans cette période d’errance, il a ainsi nourri des carnets dans lesquels il a ensuite puisé pour écrire petit à petit les chansons qui composent ce nouvel album.
De retour à Los Angeles, l’artiste enregistré en compagnie du producteur et musicien Jonathan Wilson. On y retrouve immédiatement cet air de déjà-vu, cette forme de classicisme rassurante que l’on apprécie depuis longtemps chez quelqu’un comme Father John Misty, autre crooner mélancolique, capable lui aussi de nous offrir des mélodies et des refrains beaux à pleurer… Un artiste avec lequel Jonathan Wilson a également travaillé.
Il ne faudra donc pas consentir le moindre effort pour entrer dans cet album, pour apprécier toute la beauté et la richesse des chansons, dont les références renvoient inévitablement aux années 60 et 70. Il faudra juste se laisser porter par la voix profonde du chanteur, dont la guitare, le piano, les cordes et les chœurs discrets résonnent magnifiquement tout au long des 11 ballades de ce Dear Departed. Un album dont certains titres rappelleront immanquablement l’univers de Harry Nilsson, Roy Orbison, Lee Hazlewood ou encore Nick Drake. On fait pire comme références.
Benoit RICHARD