On découvre Being Dead, un groupe de joyeux lurons basé à Austin au Texas qui fait une musique décomplexée et aux références multiples, comme on pourra s’en rendre compte sur leur adorable premier album, When Horses Would Run.
Voici encore un groupe pas facile à situer tant sa musique semble partir dans tous les sens, courir trois lièvres à la fois, investir des champs musicaux aussi divers que le surf rock, le Rock Garage, le Jazz ou le Rock psychédélique. Pourtant, une certaine cohérence se dégage de When Horses Would Run, un album qui prend très vite les allures d’un grand moment festif, dont il serait bien dommage de se priver.
Being Dead se présente sous la forme d’un duo composé de Falcon Beach de Gumball, même si sur les photos, les membres sont souvent au nombre de trois (deux filles et un garçon). De joyeux drilles en tout cas, réunis avec une même envie, celle de jouer une musique généreuse, bariolée, par moment assez « what the fuck », mais en tout cas addictive comme rarement pour celui qui prendra le temps de s’y plonger.
Basé à Austin au Texas, Being Dead a donc choisi de ne pas évoluer selon une ligne directrice, préférant fusionner différents genres, parfois dans un même morceau, comme sur Last Living Buffalo ou l’étonnant Muriel’s Big Day Off avec ses passages jazzy rappelant l’esprit fou-fou d’un groupe comme Osees (et ses diverses déclinaisons), avec une énergie live extrêmement communicative, qui doit donner, on l’imagine, tout son potentiel sur scène.
En attendant de découvrir Being Dead en concert, on peut déjà profiter de cette collection de chansons très stimulantes qui nous ramènent dès les premiers titres à une certaine idée de la Pop californienne des années 60, à une période où pas mal d’artistes se livraient a des expérimentations plus ou moins psychédéliques. Un esprit que l’on retrouve totalement dans ce disque jamais linéaire, jamais ennuyeux, rempli de surprises et d’inventivité, dans lequel les membres n’hésitent pas à s’échanger leurs instruments, avec en fond un esprit presque potache, et une envie de faire résonner la musique de manière la moins conventionnelle possible, mais sans jamais tomber dans l’expérimentation forcenée. Bien au contraire, Being Dead développe tout au long du disque des harmonies vocales très belles qui semblent tout doit inspirées par celles de groupes comme The Mamas and the Papas ou The Ronettes.
On peut dire, en conclusion, que When Horses Would Run est un disque d’une fraîcheur absolue, l’œuvre d’un groupe décomplexé qui ne se prend jamais au sérieux, proposant une musique ludique, joyeuse qui donne forcément envie d’y revenir.
Benoit RICHARD