Penguin Cafe, le groupe conduit par Arthur Jeffes, fils de Simon, vient de faire paraitre son 5e album avec Rain Before Seven… 10 titres empreints de poésie, de romantisme et surtout d’une grande richesse mélodique et harmonique.
Faisons d’abord un saut en arrière pour revenir il y a près de 50 ans et se souvenir du Penguin Cafe Orchestra, un groupe d’avant-garde, inclassable qui, dans les années 70, rassemblait les musiciens provenant d’horizons très variés pour composer une musique à mi-chemin entre la pop, le jazz, la musique de chambre et la musique traditionnelle, le tout dans une esthétique assez minimaliste. Un projet qui a donné quelques albums mémorables entre 1976 et 1993 jusqu’à la mort du leader, Simon Jeffes en 1997, des suites d’une tumeur au cerveau.
Un groupe que beaucoup ont redécouvert à la fin des années 90 et au début des années 2000, quand des groupes comme les Clogs, Rachel’s, The Books ou Balmorhea ou encore d’autres, estampillés « Post-rock », ont revendiqué l’influence du Penguin Cafe Orchestra. Et puis 14 ans après la fin de ce groupe, voilà qu’Arthur, le fils de Simon Jeffes, décide de donner une suite à l’œuvre de son ère en créant Penguin Cafe.
Entre 2011 et aujourd’hui, Simon et ses musiciens ont sorti cinq albums, tous fort recommandables, à l’image du dernier en date, Rain Before Seven…, qui est peut-être bien le plus beau de tous à ce jour.
Dans un style qui mélange à la fois folk, jazz et modern classical, la musique du Penguin Cafe se situe dans le prolongement direct de celle que faisait le Penguin Cafe Orchestra, avec ce même amour pour les belles harmonies, les mélodies virevoltantes et la musique minimaliste.
Sur ce nouvel album, on est épaté par la grande richesse musicale qui se dégage de l’ensemble, avec des morceaux pour la plupart très rythmés, dans lesquels les instruments forment un ensemble au service de compostions pour la plupart radieuses.
Toujours dominé par le piano, les orchestrations imaginées par Jeff et ses musiciens et résonnent magnifiquement à travers chaque titre. Welcome to London et Temporary Shelter from the Storm prennent des airs de musique de films ou de documentaire, In Re Budd (dédié au regretté Harold Budd) nous fait voyager dans les Caraïbes, avant que la suite nous propulse dans une forme de tourbillon musical, plus ou moins rapide, dont on ressort ravi par tant de beauté, à l’image de l’avant-dernier titre, Lamborghini 754.
Benoit RICHARD