Le temps du porno, c’est fini pour Marco Delgado qui veut devenir un acteur, un vrai. Jouée et tournée par Fred Hazan, cette 1ʳᵉ saison de Besoin d’amour se révèle drôle, sincère et attachante. Une bonne surprise.
Après avoir fait une belle carrière dans l’univers du porno, Marco Delgado doit se recycler, trouver si possible un emploi de comédien. En attendant un éventuel contrat que va lui trouver agent (Gérard Jugnot), il travaille sans grande motivation comme videur dans une boîte de nuit. Marc Guttman (son vrai nom dans la vie) fait parfois d’étranges malaises, de plus en plus régulièrement et n’importe où. Après des examens et des passages répétés à l’hôpital, un diagnostic s’impose : il lui manque une hormone sécrétée par l’amour. Pas étonnant, lui, célibataire de longue date dont la mère adoptive ne lui montre aucun signe d’affection ou de tendresse.
C’est sur ce pitch assez singulier que démarre Besoin d’amour, la nouvelle série OCS, dans un genre (les relations humaines compliquées) qui nous a offert quelques jolies surprises par le passé. Une série signée Fred Hazan, (ancien auteur pour Les Guignols de canal) qui, en plus de réaliser, tient le rôle principal. Durant six épisodes, il va tenter de renouer avec l’amour, à travers des rencontres, plus ou moins heureuses.
Si la série est foncièrement drôle, avec pas mal de situations cocasses, elle renferme aussi beaucoup de mélancolie et de tendresse, à travers d’abord le personnage de Marc, sorte de gros toutou adorable, un peu maladroit, mais très attachant, sur lequel repose en grande partie la réussite de la série. À ses côtés, on retrouve Clémentine Célarié, jouant le rôle d’une mère névrosée, dont le métier consiste à s’occuper d’enfants, mais qui est incapable d’amour envers son fils. Il y a aussi Laëtitia Vercken, impeccable dans le rôle de la charmante colocataire, ou encore Anouk Villemin dans la peau d’une jeune féministe qui va aider Marco à avancer dans la vie.
Sans être géniale ni originale, mais avec un ton décalé, Besoin d’amour est une série modeste, sentimentale et attachante, à l’image de ces petites séries OCS au ton décalé de ces derrières années (Jeune et Golri, Platonique, Irresponsable…), qui n’essaient jamais d’en faire des tonnes et qui jouent avant tout sur la fraicheur et la richesse des personnages. Une série courte (6 épisodes de 26 min) qui se regardera en deux ou trois fois.
Benoit RICHARD