Dans la droite ligne de sa première saison, la Défense Lincoln est une série très standard, agréable mais jamais géniale, certainement en dessous des polars de Michael Connelly qui l’inspirent. Un bon divertissement néanmoins, dans l’esprit d’un mois d’août un peu paresseux…
Au moment de parler de cette seconde saison de la Défense Lincoln, la « série Connelly » de chez Netflix (par opposition à celle de chez Prime Video, Bosch), qui nous a fait passer un bon moment en ce début août, on se sent pris au dépourvu : car que pourrait-on ajouter, ou même simplement changer par rapport à ce que l’on avait écrit il y a un an, lorsque la série avait fait son apparition ? Pas grand-chose, et suivant le point de vue de chacun, ce sera une bonne chose (car la première saison était réussie…) ou une déception (car si on ronronne doucement, déjà, à partir de la seconde saison, où va-t-on ?…).
Dans ces dix nouveaux épisodes – diffusés en deux volées de cinq, à un mois d’intervalle, ce qui permet une sorte de demi-bingewatching -, on assiste à une sorte de répétition, sans trop d’imagination mais pas honteuse non plus, des dix premiers : après s’être débarrassé, dans le premier épisode, et en deux coups de cuillères à pot, du serial killer qui le menaçait à la fin de la première saison (oui, on spoile, ce qui n’est pas notre habitude, mais on sent très bien que le cliffhanger de la fin de la première saison n’était qu’un truc pour nous accrocher, tant les scénaristes se débarrassent, quant à eux, rapidement, de ce « rebus de fiction »), Mickey Haller tombe sous le charme d’une jolie business woman / chef étoilée, qui se trouve très vite être mise en examen pour un crime qu’elle n’aurait – évidemment – pas commis. Les neuf épisodes qui suivent nous raconteront donc l’enquête menée par Mickey et sa sympathique équipe, puis le procès qui devra permettre d’innocenter la belle.
Comme dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des séries TV, on suivra en parallèle l’évolution de la situation professionnelle, familiale, amoureuse et / ou conjugale de nos différents protagonistes, et celle de « l’affaire ». On remarquera que, par rapport à Bosch, qui reste la référence évidente, les scénaristes évitent cette fois de greffer d’autres enquêtes ou d’autres procès sur le corps central de la fiction : cela confère à la Défense Lincoln une simplicité certes reposante (parfaite pour la saison estivale), mais qui prive la série de cette sensation enivrante de tension et de chaos caractéristique de l’univers de Michael Connelly. Ce qui différencie cette saison de la première, c’est que les cinq derniers épisodes se déroulent quasiment exclusivement dans l’enceinte de la salle de procès, la série abandonnant largement son atmosphère de thriller pour se concentrer sur les joutes verbales et les jeux des deux avocats qui s’affrontent : certains pourront trouver ça ennuyeux, mais on parie que le « cinéma de procès », genre qui a donné naissance à quelques vrais chefs d’œuvre (Autopsie d’un meurtre de Preminger en tête), a toujours de nombreux adeptes.
Si la révélation finale n’est pas sensationnelle, et a tendance à répéter celle de la première saison, il n’y a rien de honteux dans ces dix épisodes qui risque de nous faire abandonner Mickey Haller. On aurait simplement aimé plus d’originalité et d’énergie.
Eric Debarnot