Voilà, c’est fini ! La 20ème édition de Rock en Seine a été une réussite, malgré un dimanche qu’on va qualifier de « contrasté » à la Grande Scène. Récit d’une journée avec des hauts (très hauts) et des bas (très bas) !
Dernier jour d’un festival 2023, le vingtième du nom, qui a été une belle réussite, ce dimanche propose aux nostalgiques de la renaissance – au début de ce siècle – du rock à guitares une apparition des Strokes. On attend donc une grosse foule, étant donné la dévotion que suscite la bande à Julian Casablancas ! Aujourd’hui, ce qui n’est pas notre habitude, nous allons camper devant la Grande Scène, d’abord pour ne pas manquer Foals, ensuite pour pouvoir témoigner de « l’apparition », forcément divine pour les fans, des Strokes… et nous priver malheureusement de Murder Capital et surtout du génial Gaz Coombes.
14h30 : Amy Love et Georgia South, c’est-à-dire les Nova Twins, nous les avons connues à leurs débuts, nous les trouvions sympathiques mais sans plus… et nous les retrouvons en août 2023 avec un set étonnant : puissant, passionnant, quasi irrésistible. Musicalement, c’est toujours du hardcore sur lequel Amy pose ses vocaux hip hop, mais tout cela a pris de l’ampleur : il y a des idées, des refrains accrocheurs, de chouettes vidéos projetées derrière les Londoniennes, une étonnante atmosphère gothique qui confère une couleur originale à certains morceaux… mais surtout un enthousiasme communicatif, une générosité souriante qui font la différence. Pour chipoter, disons qu’on aimerait plus de morceaux réellement chantés, car Amy a une belle voix, moins de sons enregistrés derrière, et la basse de Georgia – avec ses sonorités étonnantes – encore plus en avant. Le final du set, consacré dans sa quasi-intégralité au dernier album, Supernova, sera particulièrement redoutable avec un Choose Your Fighter anthologique. En tout cas, Nova Twins nous ont offert un beau démarrage de ce dimanche à la grande scène… La réception du public, venu tôt pour occuper la barrière en attendant les Strokes, a été très enthousiaste. More women on stage, pas de doute !
15h50 : on pouvait douter de la capacité de Lindsay Jordan à tenir la foule d’un festival avec les chansons très intimes de Snail Mail, et, de fait, son set de 40 minutes a oscillé entre un sentiment d’écouter une musique bien ordinaire, voire un peu usée, et un vague ennui, malgré la bonne volonté évidente dont tout le monde a fait preuve : Lindsay est arrivée très souriante et remontée comme un coucou, consciente qu’elle était de ne pas avoir affaire à un public de super fans comme au Trabendo en juin 2022 ; le public, de son côté, a applaudi généreusement à chaque fois que la guitare se faisait un peu plus abrasive. Mais il n’y avait pas grand-chose de mieux à faire, et il faut bien admettre que, quelle que soit la sympathie que l’on peut ressentir pour une jeune femme aussi emblématique et combattive que Lindsay, certaines musiques qui peuvent enchanter un soir dans une petite salle perdront tout leur attrait au soleil devant des milliers de personnes. A noter que le groupe était en format trio, privé de claviériste et de second guitariste : on a cru comprendre qu’un membre au comportement toxique avait été prié de quitter le groupe et la tournée, incident commenté par Lindsay d’un sobre « Fuck You, Man ! ». More women on stage, de toute manière !
17h35 : Amyl and the Sniffers sur la Grande Scène, voilà qui fait vraiment plaisir ! Même si c’est un risque pas forcément bien calculé pour Rock en Seine, et les vaillants membres de la sécurité – qui méritent d’ailleurs tous les éloges pour leur comportement exemplaire durant tout le festival – en ont fait les frais. Le premier morceau à peine terminé (Control, tiré de l’excellent second album du groupe), Amy est descendue au contact des premiers rangs, et tout le public est devenu comme fou. Il a fallu évacuer les photographes, qui n’ont donc pas pu terminer leur travail, pour gérer le chaos. Bon, plaignons-nous un peu, pour une fois : l’assaut quasiment incessant des slammers pendant l’intégralité du concert nous a largement gâché le plaisir à la barrière. Se protéger en permanence pour éviter d’avoir la nuque ou d’autres parties du corps brisées n’est pas la meilleure manière d’apprécier un concert, même de pub rock australien brutal et primitif.
Amy, en petite tenue, nous harangue avec sa voix de Minnie Mouse et son accent australien à couper au couteau : « Si vous ne comprenez pas ce que je dis, tapez dans les mains », dit-elle, pas dupe. Et elle déclenche des salves d’applaudissements ! Elle sourit en permanence, à la fois parce qu’on sent qu’elle est une femme profondément gentille, mais aussi parce que ça fait partie de sa caricature de la poupée blonde sexy, avec son rouge à lèvres écrasé sur le menton. Amy, même si elle mime fréquemment « le sexe » dans toutes ses positions, est une vraie féministe, pas une de ces influenceuses effarouchées des réseaux sociaux, on sent bien qu’elle expédiera au tapis n’importe quel mec qui lui manquerait de respect : or le respect, c’est bien ce qu’elle impose, avec son groupe de formidables primitifs du fin fond de l’Australie. Car le trio qui soutient ses prestations joue lourd et efficace, dans un bon esprit punk rock, ces chansons qui ne sont pas toutes très originales (mais qu’importe !). Amyl and the Sniffers, ce sont un peu les prolos du rock, et ça les rend formidablement sympathiques. Et, malgré ses provocations, Amy est en outre une femme au cœur bien placé, luttant pour les droits des aborigènes dans la région d’où elle vient (celle de Melbourne, qui n’est pas que la région d’origine de Kylie Minogue, nous rappelle-t-elle…).
Bon, au milieu du chaos général, on a parfois de la peine à reconnaître les morceaux et surtout de se souvenir ensuite desquels nous ont le plus transportés, mais on retiendra la danse d’Amy autour de chacun des membres de la sécurité (sur la chanson Security, bien sûr !), et on retirera de cette heure sans répit une impression de profonde satisfaction. Amy quitte la scène sur une danse country très « péquenaude », tout à fait cohérente avec la simplicité bon enfant du groupe. More women on stage, décidément !
Et c’est là que les nuages noirs qui menaçaient depuis le début de l’après-midi crèvent, et une grosse averse s’abat sur le festival. On fait le dos rond, et, heureusement, ça passe en une quinzaine de minutes, sans causer de dégâts, ni même le moindre retard dans le programme.
19h40 : Foals – pour qui nous sommes venus devant la Grande Scène, soyons honnêtes ! Ils nous ont déçus avec leur dernier album, ce qui ne veut pas dire qu’ils aient baissé d’intensité en live. C’est évidemment une bénédiction de les voir revenir sur la Grande Scène comme en 2016, même si ce n’est pas encore en tête d’affiche du dernier jour du festival. De toute manière, on ne peut que plaindre les Strokes qui doivent jouer après une telle tornade.
Le set commence, comme la plupart du temps, avec deux tubes pour nous mettre en joie (Wake Me Up et le formidable Mountain At My Gates), suivis par une partie mi-dansante, mi-atmosphérique, donc tour à tour gaie et mélancolique, mais toujours enluminée par les solos de Yannis Philippakis qui, à chaque fois, relancent la tension. Et puis, bang ! C’est le terrible Black Bull (qui me rappelle à chaque fois les Pixies), et on monte terriblement en intensité car Foals se mettent à bastonner très dur – Inhaler, What Went Down – jusqu’à atteindre l’hystérie sur le classique Two Steps, Twice. Bon, il n’y a aucune surprise, direz-vous ? C’est vrai, mais qu’est-ce que c’est bon ! Foals, c’est une sorte de perfection dans le « live » de Rock, un point c’est tout. Bon, évidemment, en festival, Yannis n’a nulle part où grimper et faire son grand saut, ce qui est dommage, mais il réussit à organiser un beau chaos quand même en conviant les photographes durant les 3 derniers titres (au lieu des 3 premiers) alors que les slammers ont repris de plus belle : chapeau une fois encore à la sécurité pour avoir géré tout ça sans incident.
Bref, c’était du très grand Foals et on les aime (et on a aimé les projections de couleurs remarquables en fond de scène !). More women on… Ah, non, pas cette fois !
Il est 22h, et on attend The Strokes. On attendra 10 minutes – et ils seront le seul groupe du festival à ne pas jouer à l’heure, alors que leur scène recouverte d’une installation complexe avec des estrades, d’énormes triangles lumineux, etc. est prête depuis un moment… On attendra parce que ce sont les Strokes, et pas n’importe qui, bien sûr !
Bon, il est difficile de parler de ce qui s’est passé ce dimanche soir sur la Grande Scène pour le vingtième anniversaire de Rock en Seine sans se fâcher, sans tomber dans des excès regrettables. Mais pour résumer, disons que nous avons entendu des chansons absolument magnifiques – qui ont placé, on le sait, les Strokes très haut sur l’échelle des grands groupes de Rock – jouées à la truelle par des gens qui se fichent littéralement de leur public. On écrit « des gens », mais on parle de Julian Casablancas, les trois autres essayant autant que possible de faire (bien) leur job, en évitant les vannes désagréables et embarrassantes que leur balance leur « leader ». Nikolai, à la basse, est souvent allé disparaître dans l’obscurité du côté gauche de la scène, peut-être pour éviter que Casablancas ne revienne avec ses vannes lourdingues sur le fait qu’il parle français. Fabrizio, à la batterie, a baissé la tête quand Casablancas s’est adressé à lui en moquant le public (c’est-à-dire nous…) parce que nous restions trop silencieux à son goût, lui demandant de « nous doucher de silence » (« shower us with silence ») : heureusement, ce bon Albert a évité que la blague s’éternise (comme toutes les blagues de Julian) en se lançant dans une petite improvisation. Honnêtement, vu de près – à la barrière, même dans l’obscurité, on voit bien ce qui se passe sur scène -, c’était à la fois consternant et triste. Très triste.
Mais en plus, le son a été effroyablement mauvais tout au long du set, le micro de Casablancas a eu des problèmes à répétition sur la fin, le décor colossal monté sur la scène (sans parler des projections vidéo) était hideux, d’un mauvais goût impardonnable, et les musiciens jouaient – surtout Casablancas, bien sûr ! – dans l’obscurité quasi absolue. Quinze minutes avant la fin, Casablancas, qui se faisait visiblement suer, a décidé de semer un peu plus la pagaille en demandant aux autres ce qu’ils voulaient jouer (alors qu’il y avait une setlist) : il avait visiblement envie de se barrer.
Bref, nous – et pire, encore les milliers de jeunes fans du groupe qui se pressaient là depuis midi et demi pour certains -, nous avons eu droit à une démonstration de mépris et d’incompétence exceptionnelles. Et c’est quand même dur à avaler !
Bon, après, la moitié des chansons jouées ce soir étaient littéralement géniales (Alone Together, Last Nite, Hard to Explain, Is This It…), et nous avons même atteint le nirvana avec un Ode to the Mets, dont nous n’avions pas forcément perçu la splendeur en écoutant le dernier album. Mais pour être francs, nous écoutions la musique qui passait dans notre tête, pas la bouillie sonore qui sortait de la sono.
More Women on… Ah, oui, définitivement ! La prochaine fois, pas la peine de dépenser tout cet argent pour se payer les Strokes, mettez-nous encore plus de femmes sur scène !
Texte : Eric Debarnot
Photos : Robert Gil
Complément Ok avec ce report !
Foals énorme, son impec, musiciens pro et souriant, heureux de jouer.
Strokes…Comment dire, c’était la cata. Le son était haché, grésillant, inadmissible pour un tel festival. J’étais assez loin et je n’ai pas perçu l’attitude du leader, j’ai plus cru qu’il cherchait à gagner du temps vu les ennuies techniques.
Ceci étant, malgré le son à chier, l’ambiance était là, c’était beau à voir (mais un peu trop serré lol).
Enfin sur le reste du festival, Murder Capital pas mal mais inégal (les balances avaient pas l’air bien réglées, ceci dit), j’ai bien aimé Amyl and The Sniffers, on se prend aux mélodies répétitives et la chanteuse a une belle présence scéniques. Enfin mention plus à Gaz Combes, une (petite) claque pour moi.
Déçu d’avoir raté Zed Yun mais je devrais choisir avec TMC !
Merci Hervé, de renchérir. Mais bon, globalement, il n’y a que quelques personnes de mauvaise foi ou peut-être sourdes pour ne pas avoir fait les mêmes constatations à Foals et aux Strokes. Pour Gaz, ce mec a un talent fou, je l’avais vu à la Maro l’année dernière et ça avait été un véritable enchantement.
J’étais au concert des Strokes : on aurait dit une prestation d’un groupe ringard de rockstars du début des 70’s. Un tribute band aurait fait mieux et surtout plus impliqué.
On est bien d’accord, c’est quand même triste quand on a composé des chansons de ce calibre !
Tout à fait d’accord, mais juste, vous avez mal compris : Casablancas ne demandait pas à son batteur « a shower of silence », il se moquait du silence du public et de son manque de réaction (« shower us with silence » était ses termes exacts, il faisait une blague à son batteur aux dépens du public). Pas facile à comprendre parce que comme vous l’avez dit, il a globalement marmonné dans sa barbe imbibée d’alcool et dans un micro digne d’un transistor en fin de vie.
Il l’a d’ailleurs fait à plusieurs reprises pendant le concert, en ironisant sur les 40000 personnes qui avaient dépensé 90 euros pour le voir : comme c’est sympathique.
Merci pour le compte-rendu, même si c’est bien dommage d’avoir raté Wet Leg et surtout Murder Capital, qui a explosé la concurrence!
Merci Julien pour cette correction importante, je vais corriger mon live report, mais en plus, c’est encore plus à charge de Casablancas ! Bon, Wet Leg, je les ai déjà vues 4 fois, et je trouve ça bien mais sans plus. Quant à Murder Capital, que j’aime beaucoup, je ne les ai vus que deux fois, mais je me rattraperai, c’est promis.
Les strokes en concert!! Je ne voulais pas louper ça !! Plus de 20 ans que je les écoute et que j’adore leurs créations! Quelle déception ! J’avais l’impression d’être à une repet de mon groupe quand j’avais 15 ans et qu’on se faisait des bœufs! A presque 50 ans j’en ai vu des concerts, des groupes, des artistes. Franchement des concerts que j’ai vu pour des artistes professionnels les STROKES SE SONT RIDICULISÉS! Julian Casablancas n’est pas à la hauteur de ce qu’il représente. En fait j’ai eu de la peine pour le public, pour les organisateurs de Rock en Seine, mais aussi pour les Strokes!
Je crois que, malheureusement, on est tous d’accord là-dessus. Et pour être navrant, c’est navrant !
L’analyse et les commentaires sont à l’image de ce festival lisse et sans saveur. Les strokes ont fait du strokes et c’est ce qui les caractérise depuis 20 ans. Mais ça se comprend d’un fan des foals qui n’a pas perçu la splendeur d’ode to the mets en écoutant le dernier album qu’il puisse avoir été choqué par leur comportement sur scene. On peut en revanche être d’accord sur la sono du festival qui n’était pas à la hauteur et qui a gâché plusieurs morceaux pendant toute la durée du concert.
Il semble néanmoins que les problèmes de son des Strokes ne soient pas imputables à Rock en Seine, les mêmes problèmes ayant été a priori constatés lors de précédents festivals…
Je veux bien poursuivre cette discussion qui devient interessante si nous mettons de côté l’effet de saturation du micro qui est une marque de fabrique et qui est présenté à tort comme un problème de son par des personnes qui ne connaissent pas le groupe. Je pense que les coupures de son au milieu des morceaux ne sont par ailleurs dues qu’aux limitateurs de Db prévus par la sono du festival. Ce qui est regrettable pour un festival de « rock ». Vous évoquez des problèmes identiques lors d’autres festivals qui seraient « a priori » imputables au groupe. Je vous invite à vérifier vos affirmations.
Je n’ai relayé dans ma réponse que les remarques d’amis qui avaient pu voir le groupe lors de précédents concerts, il s’agit donc de « ouï dire », pas vérifiables objectivement. Je ne suis pas certain que nous ayons une conversation à poursuivre, je respecte votre opinion de fan des Strokes, vous pouvez respecter la mienne (ainsi que celles d’une grande majorité de spectateurs présents ce soir là) qui ont été très déçus par ce concert).
Votre avis aurait été respectable si vous aviez limité vos propos à de la déception car vous vous attendiez à voir un concert lisse comme celui de the foals. Vos propos relèvent malheureusement de l’ignorance dès lors que vous évoquez un concert à la fois consternant et triste ou que vous qualifiez le décor de hideux et d’impardonable sans parler de votre prétention à évoquer une incompétence exceptionnelle… pour ce qui est des coupures de son, il n’y a effectivement aucune explication permettant de l’imputer au groupe ou au festival.
Limitateur de dB pour les Strokes par Rock en Seine ? Vous aussi vérifiez vos affirmations car je n’ai pas constaté de limitation pour d’autres prestations dont le volume sonore était plus élevé… Ce concert était naze et l’attitude de Julian aussi, rien à voir avec une attitude rock n roll, désolé. Plein de très grands artistes rock n’ont pas ce besoin de se foutre du public pour être considérés comme rock n roll. Le public a par ailleurs été bienveillant car il est resté enthousiaste malgré la prestation très moyenne. Je préfère Nick et Albert en solo sans conteste
« je pense » n’est pas une affirmation à la différence de tout ce qui est dit sur ce blog mais une hypothèse plus que logique s’agissant de coupures générales et irrégulières venant de la sono du festival. Un problème technique venant du groupe aurait été isolé pendant le set. De plus, j’ai eu l’honnêteté de rappeler n’avoir trouvé aucune explication objective malgré mes recherches. Mais bon, j’ai compris que ce festival était à l’image de son public. Nul. Continuez de vous plaindre.
Je pense plutôt que c’est toi qui insistes, persistes à te plaindre. Cela ne gêne personne que tu aies aimé le « concert » des Strokes, mais cela semble te gêner beaucoup que le reste du monde, ou presque, ne l’ait pas aimé. Tu devrais apprendre à vivre avec le fait que tout le monde ne soit pas toujours d’accord avec toi, sinon tu te réserves de bien tristes déconvenues dans la vie.
Je ne suis pas un très gros habitué des festivals. Parfois par flemme, mais surtout parce que le rock a tendance à en disparaître du paysage. Je préfère les salles, minuscules de préférence.
C’était ma première visite à RockEnSeine et, comparé à d’autres festivals parisiens (Solidays, Lollapalooza, WeLoveGreen), j’ai été franchement ennuyé par la configuration pas évidente du lieu où, en particulier, il faut remonter tout le parc pour aller d’un scène à l’autre. Par ailleurs, les arbres qui bordent les pelouses centrales empêchent de voir quand on ne se trouve pas en face : très embêtant vu le monde qu’il y avait. Obligation donc de camper devant une scène pour de bonnes conditions de visibilité : frustrant et inhabituel pour moi. Impossible aussi de se poser gentiment sur l’herbe avec sa bière comme j’aime bien faire, en regardant une scène au loin.
Cela dit, j’ai bien profité d’Amyl and the Sniffers. C’est un groupe fantastique que j’étais inquiet de voir dans un tel contexte de festival. Crainte inutile, le set était fantastique qui a mis le public dans joie innocente vraiment R’n’R. Ils sont drôles, généreux, solidaires et jouent le meilleur des punk rocks actuels. Le public, souvent très jeune, a bien bougé.
Je passe sur quelques autres que j’ai entendu mais mal vu pour les raisons évoquées plus haut. FOALS ça n’est pas mon truc : un rock un peu trop grandiose et mélodique à mon goût – genre MUSE mais je me goure peut-être car c’est un genre de musique que je ne fréquente pas. Si je vois leur set, c’est pour me placer pour les STROKES : une tâche bien délicate. Énorme attente dans des conditions très difficiles : au fil des minutes, c’est le RER aux heures de pointe pendant la grêve, impossible de bouger, inconfort total, vraiment pas ma conception d’un festival qui devrait rester une expérience cool. Est-ce qu’il y avait trop de billets en ventes ? J’aurai tendance à dire oui.
Sur les STROKES, je les écoute passionément depuis leur premier album mais pour une raison inexplicable, je ne les avais jamais vu live. D’où ma présence.
Alors oui, concert décevant, pour les raisons de promiscuité insupportable que j’ai évoquées, pour les problèmes de son (jamais entendus à ce niveau), pour l’attitude désinvolte et même méprisante de Julian (le public était chauffé à blanc, d’autant plus qu’il était très jeune, je ne vois pas de quoi il se plaignait), pour un certain ennui général du groupe sur la scène. Cela dit, moi j’ai trouvé que les morceaux étaient bien exécutés et que le décor était plutôt réussi, même si ce n’est pas ce que j’attend le plus. Sur la durée du concert, il était bien assez long pour moi, vu les conditions du truc.
Merci mille fois pour ce feedback circonstancié et détaillé de cette après-midi à Rock en Seine. Je suis d’accord que, lorsqu’il y a des grosses têtes d’affiche, Rock en Seine devient inconfortable. Si tu aimes les petits festivals cool, il n’en manque pas à travers la France ou la Belgique en été, encore faut-il que tu y trouves ton compte musicalement. Nous sommes quant à nous très fans de Lévitation, à Angers, qui est extrêmement agréable, mais qui propose plutôt de la musique exigeante, marginale, voire d’avant-garde. Et puis cette année, Binic était assez formidable aussi.
Rock en Seine 2023 : les Strokes donnent un concert catastrophe :
https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/rock-en-seine/rock-en-seine-2023-les-strokes-donnent-un-concert-catastrophe_6030074.html
Problèmes techniques, Julian Casablancas au plus mal, spectacle écourté… Le show du groupe new-yorkais était la prestation la plus attendue du festival : ce fut aussi la plus décevante.
Article rédigé parJuliette Pommier
France Télévisions – Rédaction Culture
Pour en terminer avec notre echange plus haut auquel je ne peux plus répondre… vous tombez dans le ridicule.
Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec la remarque d’Eric, bien que cela soit parfois difficile à admettre il faut toujours avoir à l’esprit que les avis sur tous les sujets sont divers et variés. Ce que peux aimer l’un peux ne pas plaire à l’autre et inversement. A partir du moment ou c’est argumenté je fais avec. C’est souvent la cause de conflits particulièrement lors de débats sur des faits de société ou politique mais la vie est ainsi faite…
Vous vous trompez. Je ne reproche à personne de ne pas avoir aimé le concert ce qui semble d’ailleurs être le cas de la majorité du public de rock en seine… Je reproche très clairement à ce blogueur de parler par exemple d’incompétence exceptionnelle quand on connait un minimum le groupe et son attitude ou encore de mauvais goût impardonnable quand on sait l’esthétique de ces dernières années… quant aux problemes de son, je regrette de voir la discussion totalement fermée. Ce fut évidemment un gachis pour tout le monde mais je n’explique toujours pas la cause de ces coupures à répétition de la sono générale du festival. En conclusion, il ne faut pas inverser les rôles. Parler d’incompétence exceptionnelle ou encore de « mauvais goût impardonnable » c’est un manque de respect pour les autres dont je fais partie qui ont été ravis de voir ce groupe si particulier sur scene. Et que dire de la dernière phrase. relisez là. Franchement c’est nul.
On vit donc d’après vous dans un monde et à une époque où le rôle d’une critique est d’être une sorte de publirédactionnel, où il importe avant tout de dire du bien de tout le monde et surtout de ne choquer personne ? C’est peut-être ce que font d’ailleurs une grande majorité de « vrais professionnels » pour réussir à vivre de leur métier, et nous les plaignons de tout notre cœur. Nous avons la chance de pouvoir écrire ce que nous pensons et c’est ce que nous faisons et allons continuer à faire : notre respect envers ceux qui nous lisent se traduit justement par l’honnêteté absolue de nos écrits. Etant donné que vous avez le sentiment d’avoir été personnellement offensé, je me demande d’ailleurs ce que vous faites encore en ces lieux, à faire perdre du temps à tout le monde en rabâchant vos frustrations de fan inconditionnel, donc peu capable du moindre esprit critique.