On a découvert The Wave Chargers par hasard, un jour à Petit Bain, en première partie de King Khan, et on n’a plus lâché leur surf music depuis. Et on a retrouvé avec joie leur guitariste incandescente, Lou Sordo, accompagnant les furies de The Darts – US, au cours de leur dernière tournée européenne. Il fallait donc que Benzine demande à Lou d’où lui venait son énergie et son inspiration : voici sa réponse, en dix albums…
5 disques du moment :
Ponta Preta – Tits Up
J’ai entendu cet album des lyonnais sur Radio FIP en 2021. C’est rare qu’un album me transporte du début jusqu’à la fin, mais celui-ci est redoutable pour vous mettre en train. Il revisite le son surf californien avec un patte moderne et personnelle. Il a tout simplement déferlé dans mon salon sans prévenir un dimanche matin, dans une large écume de mousse blanche. Surf’s up !
Night Beats – Outlaw R&B
C’est par Nicole Laurenne (The Darts – US) que je me suis penchée sur ce groupe l’année dernière. En cherchant un peu, je tombe sur cette session « Levitation » enregistrée en plein désert au milieu des cactus sous un soleil de plomb, le décor est posé ! Le premier titre super goovy Never Look Back m’a tout de suite accroché. Des amplis Fender posés à même le sable chaud, des guitares psychédéliques teintées de reverb et l’univers personnel de Danny « Lee Blackwell » Rajan Billingsley, le chanteur. L’album est un vrai voyage !
Triggerfinger – By Absence Of the Sun
Malgré son titre un peu mélancolique, cet album renferme à la fois des titres profondément sombres et des mélodies remplies de bonheur comme Perfect Match, le genre de morceau qui te semble évident et familier dès la première écoute et qu’il te faut réécouter tout de suite. Triggerfinger, c’est un power trio belge d’une puissance musicale incroyable. Ce qui me plait le plus, c’est la finesse qu’ils décantent d’un son aussi brutal dans un registre stoner rock. Le tout dans une classe vestimentaire glamour tout à fait décalée.
Samantha Fish & Jesse Dayton – Dead Wish Blues – Rippin’ And Runnin’
Parmi mes récentes découvertes cette année, Samantha Fish, blueswoman du Missouri aux milles foudres ! Je l’ai découverte en live accompagnée de Jesse Dayton, artiste texan. Une alliance explosive ! Blues, soul, funk, rock, avec un parlé urbain qui s’invite de temps à autres aux travers de ses envolées vocales soul. Jeux de guitare implacables. C’est l’album survitaminé qui me donne envie de passer l’aspirateur en faisant du « head bang ». Ça marche aussi, fort, dans un train à grande vitesse. Oh joie !
Wine Lips – Mushroom Death Sex Bummer Party – Eyes
Les Canadiens de Wine Lips, je les ai vus en live à Bordeaux cet été, épileptiques ! Et leur dernier album rock psyché-garage est ardent et frénétique à souhait. Eyes introduit l’album en une minute et trente secondes chrono et me happe. Fingers et Choke me rappellent la rage des australiens de The Vines dans les années 2000, avec cette voix sur le fil. Et les harmonies à la quinte des deux guitares ne sont pas pour me déplaire ! A consommer sans modération et à découvrir en live !
5 disques pour toujours :
The Who – Who’s Next – Won’t get fooled again
Les années soixante-dix, grosse référence ! Je partage une passion particulière avec mon frère pour ce groupe avec lequel on a vraiment grandi (héritage musical paternel évident). Avec des monuments comme Baba O’Riley ou le détonnant Won’t get fooled again, je les découvrirai enfin en live en Juillet 2006, au Théâtre de Vienne, ébahie par le triple moulinet de Pete Townsend, figure de proue de mes guitar hero, en bordure de scène.
Pulp Fiction (Music From The Motion Picture) – Surf Rider, The Lively ones.
Cette compile de la BO d’un incontournable du septième art traînait dans la discothèque de ma mère. Il a ainsi nourri ma culture musicale dans mon inconscient. Avec des tubes comme Surf Rider (reprise des Ventures) et ses guitares au son clair rempli de reverb, il frappe directement à la porte de le surf music. La boucle est bouclée !
Nino Ferrer – Les 50 plus belles chansons
Le disque Satanée Mirza… ! trainait chez ma mère. Avec sa personnalité complexe d’écorché vif tour à tour colérique et sentimental, Nino Ferrer est unique et ces chansons aussi, je trouve. Ses textes en français débordent d’humour, enrobés d’une orchestration solide. J’adore le côté r’n’b et soul américain, bordé par l’orgue Hammond et les cuivres, qui s’y invite et inscrit une dynamique décoiffante. Les lignes de basses y sont particulièrement chouettes. Yéyé, mais pas que !!
Sue Foley – New Used Car
Guitar woman ! Cet album purement blues, c’est comme si j’étais assise bien enfoncée dans un fauteuil club chez Antone’s à Austin… J’imagine en tout cas. Malgré ses origines canadiennes, c’est le blues du Texas que chante Sue Foley, avec cette voix si reconnaissable. Si j’aime le blues, c’est grâce à elle. Entre balades plus tranquilles et riffs aiguisés, cet album s’inscrit dans mes références du genre. J’ai passé des heures à relever les riffs et contre-champs de guitare de New Used Car, les oublier.. et les relever à nouveau.
Supergrass – I Should Coco
Pour me faire découvrir Supergrass, dans notre adolescence, mon cousin m’avait gravé un CD des meilleurs tubes du groupe. Je l’ai écouté en boucle dans ma voiture des années durant et presque tous les titres de ce premier album étaient dessus. On est dans l’énergie rock brit pop des nineties. La fougue qu’ils investissent dans leurs morceaux m’a beaucoup inspiré, ainsi que ces accords enchainés extrêmement vite, comme dans l’urgence de quelque chose. Des tempos lents aux tempos rapides à l’intérieur d’un même morceau… Les vocaux et harmonies volent haut.
The Wave Chargers joueront à la Maroquinerie le jeudi 16 novembre, au cours de la soirée Release party de Komodrag & The Mounodor.