Emmanuel Mario, Nina Savary et leurs amis sont rassemblés dans leur ancienne bergerie autour d’un projet en hommage à la Library Music. On y croisera François de Roubaix, Alessandro Alessandroni ou encore les High Llamas. Un régal !
La dernière fois que l’on a eu des nouvelles d’Emmanuel Mario, musicien et producteur pour Laetitia Sadier, Ricky Hollywood, Arnaud Fleurent Didier), et que l’on retrouve également derrière le projet Astrobal, c’était avec le groupe vivre! en compagnie de Vincent Guyot et Nina Savary. Un projet dans lequel ils reprenaient des chansons française telles que Pauvre Jésus-Christ d’Henri Salvador, Le martien de Françoise Hardy, Ballade pour ma mémoire de Liliane Davis et Francis Lai, et aussi la version française de Lugar comum de Gilberto Gil et João Donato.
Installés depuis des années dans une ancienne bergerie isolée du Sud de la France, Emmanuel Mario et Nina Savary ont créé au fil du temps un collectif, une bande d’artistes et de musiciens qui se retrouvent de temps en temps pour jouer lors de sessions, desquelles a éclot La Bibliothèque De La Bergerie…. « Bibliothèque », en rapport évidemment avec à la Library Music, un genre qu’affectionne Emmanuel Mario et auquel il rend merveilleusement hommage dans cet album aux charmes multiples, à travers des titres dont les noms ont été inspirés par quelques romans de l’âge d’or de la science-fiction.
Mais s’il est beaucoup question de Library Music dans cet album à travers des titres comme Loterie solaire (le titre d’un roman de Philip K. Dick, mais également un clin d’œil au générique du tirage du loto des années 80, créé par Paul Piot ?), ou Le fleuve de la nuit aux couleurs bossa nova, on y entendra également des réminiscences de musiques de films de François de Roubaix (Tous à Zanzibar), ou encore d’Alessandro Alessandroni. En filigrane ou trouvera aussi des correspondances avec les groupes comme Stereolab et surtout High Llamas (Terminus Tel-Aviv), des groupes qui, en leur temps, ont aussi revendiqué l’inspiration des musiques d’illustration des années 60 et 70.
Une somme de références dans un disque d’un élégance folle, bâti à partir d’un instrumentarium conséquent (Fender Rhodes, guitares, basse, Moog, synthétiseurs, Orgue Farfisa, marimbas…), bien à l’image de celui prisé par les artistes sus-cités, auxquels viennent s’ajouter les chœurs et voix mélangées de Nina Savary et Julien Gasc.
Autant vous dire que cet album est un vrai bonheur et qu’il ne faudra le manquer sous aucun prétexte !
Benoit Richard