Un père incarcéré pour le meurtre de son fils entame une course contre la montre pour tenter de déjouer le destin. Malgré quelques grosses ficelles, Sur tes traces, le nouveau roman de Harlan Coben, se révèle plutôt efficace et haletant, et devrait ravir les lecteurs assidus du romancier américain.
Harlan Coben, auteur américain à succès, adapté en particulier au cinéma par Guillaume Canet pour son roman Ne le dit à personne, ou sur Netflix avec Dans les bois ou les mini-séries Innocent et Safe, et plus récemment À découvert sur Prime Video, vient de sortir son dernier polar intitulé Sur tes traces. L’histoire de David Burroughs, jugé et emprisonné pour avoir tué son fils de trois ans. Il n’a aucun souvenir de l’événement alors que tout l’accuse, et il semble résigné à son triste sort… jusqu’au jour où sa belle-sœur, Rachel, journaliste, vient le voir au parloir pour lui montrer une photo très troublante. On semble bien y reconnaitre le jeune Matthew grâce à sa tache de naissance sur le visage du garçon… Vérité, manipulation supercherie…? Le doute s’installe et dès lors, David n’a plus qu’ seule idée en tête : retrouver son fils qu’il croit vivant.
Sur tes traces constitue une première incursion pour moi dans l’univers d’Harlan Coben, un auteur qui suscitait depuis longtemps une certaine curiosité, et qui malheureusement ne m’a pas totalement convaincu avec ce livre qui, j’imagine, n’est sans doute pas son meilleur. Certes, il n’est pas toujours facile de se renouveler quand on écrit un roman par an depuis bientôt 30 ans.
Il nous propose ici une histoire sur un thème qui lui est cher (les disparitions d’enfants), une histoire rythmée, haletante, bien construite, avec son lot de rebondissements, parfois un peu tirés par les cheveux, avec une certaine efficacité pour poser les situations, aussi classiques soient-elles dans ce type de littérature.
Bref, un roman efficace mais sans vraiment de surprise, avec une formule qui fonctionne, des personnages vite identifiables, quelques touches d’humour ici et là, mais avec aussi toutes les limites propres au genre, avec quelques invraisemblances notables… qui passent sans doute mieux à l’écrit qu’en film ou série.
Résultat, on referme le livre avec une impression mitigée, celle d’avoir lu un roman trop balisé (jouant sur les sempiternelles valeurs familiales si chères aux Américains), qui se dévore vite, mais qui manque de consistance et de profondeur. Un récit qui, on n’en doute pas une seconde, se prêtera parfaitement à une adaptation télé ou cinéma.
Benoit RICHARD