Robert Goddard est de retour avec un roman dans lequel il est encore une fois question de secrets de famille, mais aussi d’histoire contemporaine. Un thriller palpitant qui va nous faire voyager à travers le temps, en Angleterre, mais également en France et en Algérie.
Le 17 octobre 1961, des centaines d’Algériens sont assassinés par les forces de l’ordre à Paris. Alors qu’il vient d’arriver de Londres, un jeune britannique, Nigel Dalby, assiste à ce massacre sans vraiment comprendre ce qui se joue devant ses yeux.
Quelques années plus tard, Nigel est de retour à Paris pour retrouver sa jeune fiancée, Harriet, employée sur le tournage du film de Jacques Tati, Playtime, comme figurante. Sur le plateau, le jeune couple fait la connaissance de Wassim Zarbi, un Algérien membre du FLNC. Ce dernier va convaincre Nigel de lui rendre un petit service pour une opération des plus secrètes.
De nos jours, enfin, dans un cottage du Hampshire, Suzette Dalby, La fille de Nigel, rend une visite à Stephan, le frère de Harriet, disparue dans des conditions étranges en 1965. Elle vient lui annoncer qu’elle a reçu de la part d’un mystérieux contact, l’extrait d’un manuscrit contenant la confession de son père, mort assassiné 20 ans plus tôt, et dans lequel est expliquée la disparition de Harriet. Ces pages ont elles été vraiment écrites par son père ou bien est-ce un faux ?
Avec ce nouveau roman, Robert Goddard nous offre un récit foisonnant, un thriller politique et historique dans lequel se mêlent fiction et réalité et où il sera question de rancune, de vengeance mais aussi de justice et de rédemption… pour le plus grand plaisir du lecteur.
Pour composer son histoire, l’auteur de L’héritage Davenall nous entraîne sur trois niveaux de temporalité : les années 60, les années 90, et aujourd’hui. Il nous plonge, au fil des pages, dans l’histoire tourmentée des relations franco-algériennes, depuis la guerre d’Algérie, dont certaines cicatrices ne se sont toujours pas refermées. Il rappelle à notre mémoire la « décennie noire » de ce pays, ces années de plomb durant lesquelles se multipliaient les actes terroristes et les assassinats.
Avec un sens aiguisé de la dramaturgie, une capacité à composer une histoire complexe, aux ramifications multiples, dans laquelle évolue de nombreux personnages (au point, par moment, que l’on s’y perde un peu dans tout ce petit monde), Robert Goddard nous propose un ouvrage aussi dense que passionnant, habilement construit, et richement documenté.
Près de 450 pages ponctuées de rebondissement multiples, pour remonter le cours du temps et suivre la destinée de personnages pris dans la tourmente de l’Histoire. Du Robert Godard de haut volée !
Benoit RICHARD