Avec Capitalisme américain, le culte de la richesse, Cédric Tourbe nous propose un documentaire éclairant et passionnant sur l’évolution du modèle économique américain, nourri de nombreuses images d’archives.
On sait beaucoup de choses sur le modèle économique américain, sur ce capitalisme galopant qui, durant des décennies, a contribué à l’accroissement des inégalités, à rendre les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Pourtant, après avoir vu Capitalisme américain, le culte de la richesse, un documentaire en trois parties signé Cédric Tourbe, on se rendra compte plus précisément de la puissance de ce système économique ravageur qui a permis à une poignée d’hommes de dominer le pays et d’imposer leur idéologie sur un peuple et ses gouvernants, quels que soit les présidents en place, et cela, malgré les efforts de certains – comme Roosevelt avec le « New deal » – pour tenter de freiner cette courses vers le « toujours plus de profit »… en vain ou presque.
Ces milliardaires, qu’ils se nomment Rockfeller, Bill Gates, Jeff Bezos, Carnegie, Dupont ou JP Morgan, symbolisent depuis plus d’un siècle un système fondé sur la recherche du profit individuel, la liberté d’entreprendre, la propriété privée et la concurrence ; un système duquel découle le fameux mythe du « self-made man », ancré depuis toujours dans la culture américaine et entretenu à grands coups de propagande durant des décennies.
Cédric Tourbe revient sur les tous les moments majeurs de l’histoire du pays : l’industrialisation, la crise de 1929, la crise des subprimes, et enfin, dans le troisième volet, sur la naissance et l’apogée de la Silicon Valley, ou comment l’arrivée de l’informatique et d’internet a créé de nouveaux milliardaires, les GAFAM, dont le pouvoir technologique influence désormais le monde actuel.
Un documentaire qui permet de comprendre comment s’est structuré la société américaine (puis mondiale) autour de cette idéologie, et comment certains continuent de s’enrichir toujours plus, malgré la crise économique et écologique qui ravage le monde.
Benoit RICHARD