Et voilà pour Noël le film apocalyptique Netflix qu’on a désormais appris à plus ou moins attendre ! Mais cette fois, mauvaise pioche, en dépit de quelques scènes anxiogènes et de la caution Barak et Michelle Obama, le monde après nous n’est guère qu’un pétard mouillé.
Se payer un carton au générique de son film Leave The World Behind (traduit en français avec l’un de ces contresens complets dont nous sommes coutumiers par le monde après nous), « Executive producers : Michelle & Barack Obama », voilà qui a dû quand même faire bien plaisir à l’ami Sam Esmail ! Sans doute que, du coup, il a pensé pouvoir éviter de se fatiguer à écrire un vrai scénario, mais aussi de chercher une manière personnelle de mettre en scène sa nouvelle vision de l’apocalypse états-unienne, après avoir pourtant relativement réussi son coup avec Mr. Robot. Mais de toute façon, Esmail a dû se dire que, tout ça, ce n’était que pour un « film Netflix », donc n’avait qu’une importance très relative. Et qu’avoir Julia Roberts en publiciste misanthrope suffirait à attirer le chaland en cette période pré-fêtes de fin d’année où il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent dans les salles.
Pour l’histoire, on prend donc une petite famille dysfonctionnelle qui va se mettre au vert à la campagne non loin de New York dans une demeure de luxe, juste au moment où une véritable apocalypse s’abat sur le pays : les moyens de transport s’effondrent, Internet, la télévision, les réseaux téléphoniques et même les satellites sont en rade, pendant que les animaux deviennent tout bizarres. Bref, c’est la grosse pagaille, et c’est encore pire quand le propriétaire (noir) de la maison qu’ils ont louée vient se réfugier dans le sous-sol !
A partir de là, le stress monte d’un cran, et quelques scènes très efficaces nous font agréablement passer le temps. Et puis, on peut rire en imaginant la tête d’Elon Musk qui verra ses chères Tesla devenir les ennemies de l’automobiliste américain (on parierait que c’est ce vieux Barack qui a soufflé l’idée à Esmail pour se moquer d’Elon). Sinon, on s’ennuie assez sérieusement le long d’interminables discussions sans queue ni tête entre nos personnages qui ne prennent jamais aucune décision logique ni sensée, comme dans une pellicule d’horreur lambda.
On tuera le temps – car deux heures et vingt minutes, c’est très long devant un film comme ça – en jouant avec ses amis à celui qui trouvera le plus de références ou de trucs pompés à David Fincher, M Night Shyamalan ou Jordan Peele : pour ne pas vous gâcher le plaisir, on ne vous en citera pas ici, mais il y a vraiment de quoi faire !
Bon, même si Esmail ne s’est pas non plus fatigué à conclure son histoire, ni à essayer d’injecter la moindre logique dans tout ça, on comprend à la fin pourquoi les Obama ont voulu produire le film : ils ont dû lire un jour un vieux war game écrit par un quelconque tordu de la CIA qui envisageait ce genre de situation. On vous le demande : où va-t-on si même Obama devient conspirationniste ?
Eric Debarnot
Ca fait longtemps que je me suis pas farci une fin aussi nulle. Franchement se faire mener par le bout du nez pour finir comme ça….le foutage de gueule manifeste…et on la sent bien l’impasse créative sur le coup.
Quelle critique dénuée de sens… a vouloir faire l’autruche et tout de suite parler de conspirationnisme. Le monde n’est pas le monde des bisounours malheureusement. Heureusement de films ont été fait dans le passé pour prévenir la population. (Les films de virus et de quarantaine étonnamment nombreux avant le covid?) c’est un fait pas une opinion. Et sinon la fin est surprenante mais pas tant que ça si l’on décrypte les nombreux messages tout au long du film.
Merci pour votre commentaire plein de bienveillance ! Quand nous parlions de conspirationnisme, nous faisions allusion, ce qui n’a clairement pas été évident pour beaucoup au fait que le film (et c’est surprenant pour un film produit par les Obama) relaie – peut-être malgré lui – les thèses de l’ultra droite US qui prétend que l’Etat ne sert ) rien, qu’il n’est pas capable de protéger le pays et la population, et que les « libéraux » des villes sont des « snowflakes » (c’est à dire ce que vous appelez apparemment des « bisounours ») qui seraient incapables de réagir à la moindre menace contre la structure de leur société, à la différence des survivalistes, qui sont prêts à en découdre et organisés pour ça (le personnage de Kevin Bacon). Je ne crois pas voir dit qu’elle était « surprenante », en plus, cette fin, juste qu’elle était bâclée et peu logique, ne faisant pas allusion d’ailleurs à votre théorie sur la fin des US, mais plutôt sur la trajectoire des personnages…