Petit aperçu de ce que l’on a aimé en 2023 en matière de musiques Ambient. Des productions signées Harry Towell, Audrey Carmes, Bersarin Quartett, Teresa Winter, Poltrock, The Green Kingdom, Channelers, Alexis Paul, Sonmi451 et Cicada.
Harry Towell – Infinite Light
En plus de gérer l’excellent label Whitelabrecs, Harry Towell signe des musiques magnifiques depuis 2010, réparties sur des labels comme Lost Tribe Sound, Fluid Audio, Time Released Sound, Home Normal. Son nouvel album ample et foisonnant vaut encore une fois le détour. C’est depuis sa maison, dans la paisible campagne du Lincolnshire, qu’il a composé ce petit bijou, à partir d’instruments acoustiques (piano, cordes…), enregistrements de terrain (cloches, moutons, oiseaux…) et guitares passées par divers effets, pédales et laptop. Un disque magnétique et bucolique, entre Modern classical, ambient et folk minimaliste. (Whitelabrecs)
Audrey Carmes – Quelque chose s’est dissipé
Avec ce premier album au titre évocateur, imaginé comme un travail d’introspection et de reconstruction, Audrey Carmes mélange fragments de voix, guitare, basse, sonorités électroniques, synthés, vibraphone et flûte dans un ensemble très harmonieux, très doux, très aérien. Un disque plein de charme et d’émotions qui révèle une artiste talentueuse que l’on a déjà hâte de retrouver. (Métron records)
Bersarin Quartett – Systeme
On retrouve Bersarin Quartett, le projet de Thomas Bücker avec un cinquième album toujours signé chez Denovali. Comme à son habitude, le musicien propose une une musique qui mélange electronica, ambient, modern-classical dans des ambiances sombres mais délicates et très harmonieuses. Et une fois encore, on est sous le charme, et on se laisse doucement embrasser par les musiques profondes de Bersarin Quartett. (Denovali)
Teresa Winter – Proserpine
On entre dans l’univers sonore et musical de Teresa Winter comme on entrerait dans une vieille maison abandonnée, sur la pointe des pieds, à l’affut du moindre bruit, et surtout avec beaucoup de curiosité. Et tout de suite, on est interpelé par les voix fantomatiques qui traversent les morceaux, puis par les boucles aux formes incertaines qui les accompagnent. Disque ambient, à la fois baroque, troublant et éblouissant, Proserpine ne laisse, quoi qu’il en soit, pas indifférent. (Night school)
Poltrock – Aulus I & II
Si l’on est toujours attentif aux sorties de l’excellent label anglais dédié aux musques ambient, Whitelabrecs, on ne manquera pas de d’aller découvrir les musiques ambient de David Poltrock, un compositeur, producteur et sound designer basé à Bruxelles, et par ailleurs claviériste pour de nombreux artistes. Il nous présente ici un double album composé au piano (préparé ?) et sur divers claviers, avec autour quelques arrangements de cordes notamment. Un ensemble minimaliste et très beau, imaginé en partie dans un hôtel à Aulus-les-Bains. en Ariège. (Whitelabrecs)
The Green Kingdom – Ether Hymns
En matière d’ambient Music, The Green Kingdom fait partie de mes musiciens préférés. Le producteur américain qui vit au Michigan revient avec un album où il est question d’éther… qui, au sens littéraire, peut être défini comme « le ciel clair ». En créant cet album, Mike Cottone a réfléchi à la manière dont les sons et les motifs qui forment un morceau de musique naissent du néant. Ils dérivent dans l’espace de l’auditeur, évoluent avec le temps et s’éloignent comme des nuages dans le vent. Un album où l’on retrouve ses parties de guitares éthérées et atmosphériques, dans des paysages sonores toujours aussi beaux et profonds. (Dronarivm)
Channelers – Generation / Harvest
La magie opère toujours et encore sur le nouvel album de Channelers, Generation / Harvest. Le musicien californien Sean Conrad nous propose là 11 titres superbe, entre jazz, folk, ambient music mais également Modern Classical.
À la frontière de ces genres, il a imaginé des musiques construites principalement à partir du piano, plus ou moins improvisées, dans lesquelles on entendra également des notes de guitare, mais aussi de saxophone violon, dulcimer, mandoline, harmonium.. Un ensemble méditatif, doux, prenant, profond, le tout dans un esprit assez minimaliste. Du grand art ! (Inner Islands)
Alexis Paul – Sang de pigeon
Voici une petite merveille de musique, que l’on classera par défaut, dans le genre « modern classical », mais qui a aussi à voir avec la musique religieuse, de par l’utilisation de l’orgue de barbarie dans les sonorités peuvent rappeler celles de l’orgue d’église. Un disque signé du français Alexis Paul repéré par le passé dans le groupe Belle arché loup. Un disque romantique, cinématographique, mystique, poétique et d’une grâce absolue. À découvrir d’urgence. (Armures provisoires)
Sonmi451 – The Eighteen Minute Gap
On entre dans la musique de Bernard Zwijzen, alias Sonmi451, comme dans un bain de douceur. On est immédiatement enveloppé par les sonorisées rondes et paisibles des morceaux avec ici et là des fragments de voix, des paroles aux consonances asiatiques, susurrées, qui viennent s’ajouter aux diverses strates sonores agencées par le producteur belge. L’ensemble donne un paysage sonore reposant et bucolique dans lequel on se sent bien. (laaps)
Cicada – Seeking the Sources of Streams
Une musique qui évoque immédiatement certaines BO du cinéma japonais, de Miyazaki à Kitano, et qui a le don de vous transporter en pleine nature. Il se dégage de cet ensemble une forme de douceur, de poésie et de romantisme. 42 minutes de musique réconfortante, lumineuse, aux tonalités automnales, aux sonorités à la fois mélancoliques et chatoyantes. (Flau)