La première série de Panayotis Pascot, qui emmène sa bande de potes de stand-up sur le terrain glissant de la masculinité toxique ou fragile, se relève être la pépite tragi-comique que l’on n’attendait pas.
Le titre, déjà, un leurre. On ne spoile pas trop en disant que ce n’est pas vraiment un pré-mariage qui réunit ces cinq potes devant un strip-club ce soir-là. Et pourtant, c’est d’amour, de famille, de sexe et de futur dont on va parler durant les six courts épisodes de cette mini-série. Et réussir magistralement l’impossible : nous faire rire et pleurer en évoquant de manière légère et élégante les grands tourments qui agitent les trentenaires mâles d’aujourd’hui.
Le ton et l’énergie frappent d’emblée : ça tchatche, ça se chambre, ça s’interroge à coups de punchlines et de réflexions futiles, puissantes ou absurdes. Ça fuse de toutes parts, marquant ainsi la particularité de son casting. Panayotis est aux côtés de Fary, Guillermo Ruiz, Adib Alkhalidey et Jason Brokerss, tous issus de la scène du stand-up francophone, donc habitués au verbe mitraillette et aux bons mots qui font mouche. Il suffit donc de dialogues solides pour un passage derrière la caméra qui les sublime. Et ils sont tous parfaits : aussi débiles que faibles, aussi touchants qu’hilarants, chacun compose sa petite partition inventive tout en se fondant dans ce que propose le collectif.
Il en ressort un ensemble cohérent et original, aux allures de série simple et culte, tout en allant fouiller dans les réflexions sociétales actuelles : le woke, le rapport homme-femme, la masculinité, la mort, la paternité, l’amitié… Tous ces thèmes sont évoqués sans lourdeur ni ton moralisateur, mais avec l’acuité de celui qui les a vécus ou qui s’est un jour posé les vraies questions…
… et qui offre ses réponses personnelles, au gré des pérégrinations de ces joyeux drilles, parfois clowns tristes mais totalement humains. Un vrai régal à ne pas rater.
Jean-François Lahorgue