Avec le second tome du diptyque de La Licorne, Hergé renoue avec les aventures maritimes, pour nous inviter à une extraordinaire chasse au trésor dans un éden tropical.
Je vous ai conté que j’ai appris à lire avec Tintin au Congo. Pourquoi ce livre ? Probablement parce que nous vivions alors au Congo, non celui décrit par Hergé, mais celui, limitrophe, de Brazzaville. Enfant, j’ai reçu de Papa, qui possédait la série complète des Astérix, une dizaine de Tintin, quelques Tuniques Bleues, Buck Danny, Alix et autres Tracassin ou Signor Spaghetti. Puis, Papa est passé à d’autres choses. Curieusement, j’ai respecté ce Yalta initial. Il y avait mes Tintin et ceux des autres. Ce n’est que récemment, après la mort de Papa, que j’ai complété la série. Ainsi, je possédais Le Trésor de Rackham le Rouge, mais pas Le Secret de la Licorne. Le premier n’a que rarement quitté ma table le nuit, je lisais le second à la sauvette chez des copains ou, plus posément, à la bibliothèque municipale.
Avec Le Trésor, nous entrons dans la légende. La guerre s’achève, les Nazis sont battus. Pour avoir fui les horreurs de la guerre, Hergé peut s’inquiéter pour son avenir. Les héros, les résistants et les déportés lui pardonneront-ils son inaction ? Alors, comme pour fuir l’Europe en flammes, Hergé conçoit une longue histoire qui nous éloigne du vieux continent et de tous ses enjeux politiques. Si le premier tome reprenait les codes de l’enquête policière avec des adversaires dénués de tous scrupules, le second, plus innovant, nous embarque pour une fabuleuse aventure sur une île déserte, sans méchant. Tintin n’affrontera que le risque physique, le découragement ou l’échec ; des enjeux qui nous sont objectivement plus familiers et qui facilitent notre identification au héros. Dans Les Bijoux de la Castafiore, Hergé poussera plus loin encore l’expérience…
Parmi mes plus beaux souvenirs de lecture, je chéris L’Île au trésor de Robert L. Stevenson et Robinson Crusoë de Daniel Defoe. Or, les deux livres et l’album ont comme fusionné dans mon imaginaire. Les figures et les images d’Hergé ont pris le dessus sur celles, plus lointaines, des auteurs anglais.
En associant un héros courageux, entreprenant mais trop parfait, Milou, son compagnon pince sans rire, et ses amis tous plus drôles les uns que les autres, cet album est le premier à réunir la martingale idéale. En peintre accompli, le scénariste peut désormais s’appuyer sur une palette aux potentialités illimités :
- La naïveté, les maladresses et les tics de langage des Dupontd ;
- L’improbable coexistence entre un génie scientifique et un radiesthésiste amateur, la distraction et les incompréhensions liées à la surdité du professeur ;
- L’enthousiasme bruyant, le verbe en folie et l’alcoolisme semi-repentant du capitaine, truculent personnage qui, progressivement, se saisit du premier rôle.
Le dessinateur est, lui aussi, au sommet de son art. Parmi d’autres, je vous livre trois très belles scènes, toutes silencieuses :
- Page 25, l’arrivée sur « l’île au trésor ». Au premier plan, le capitaine s’avance d’un pas décidé, au second plan, en plein effort, Tintin et les Dupontd hissent la barque sur la plage, plus loin, le Sirius se découpe en ombre chinoise.
- Page suivante, les compères s’enfoncent dans la forêt tropicale. Complexe, la scène est saisie en contre-plongée et au travers des frondaisons d’arbres et de lianes. Admirez le travail sur la jungle, on l’entend bruire.
- Page 59, magnifique encore, une vignette toute en largeur. Vus de dos, Tintin et le capitaine s’apprennent à prendre possession de Moulinsart et de son parc à la française, qui, désormais, abritera nos amis entre deux aventures.
Pour finir, vous avouerais-je que, souvent, je lis et relis Le Trésor de Rackham le Rouge ? Or, seules quelques pages me suffisent, car l’album est, sans contestation, l’une des meilleures antidotes à la morosité.
Stéphane de Boysson
Tintin est mon idole depuis 1955
il m’a appris à connaître la géographie et l’histoire en passant par les découvertes…aujourd’hui j’ai 76ans et il me reste encore un an pour lire Tintin
bonjour je suis moi même fan de Tintin , Mr Hergé c’est trompé c’est de 7 à 117 ans vous avez encore beaucoup de temps devant vous
Bonjour, en effet, il n’y a pas d’âge pour lire Tintin. Tonnerre de Brest !
j’adore j’étais en plein reve quand je lisais tintin .Jai même un album de l’écrivain comment est nait tintin .
J’ai découvert le journal de tintin en1947 à Casablanca les vendeurs de journaux les étalaiena à même le sol du trottoir
Je collectionne maintenant les albums en couleur versions originales j’en possède
32 car je recherche tous ceux qui ont été modifiés