Au delà de la coïncidence du timing de leur sortie, dans un registre très proche de celui de Constellation, la petite série allemande The Signal fait finalement mieux l’affaire.
Une astronaute qui fait de la recherche sur l’ISS est témoin d’un fait inexpliqué. A la fin de sa mission, elle ne reviendra pas vers sa famille – son mari et sa fille : ces derniers, accablés par sa disparition, essaient de comprendre ce qui a bien pu se passer, et vont découvrir une vérité effrayante. Cette histoire vous rappelle quelque chose que vous avez vu récemment ? Comment en effet ne pas faire le parallèle avec Constellation, la demi-réussite de Apple TV+ ?
Il ne faudrait pas que cette similitude de thème, et même de traitement (un va-et-vient entre un mystère – sous forme de flashback – dans la station spatiale et un drame familial – comment faire le deuil d’une épouse ou d’une mère quand tant de choses restent inexpliquées autour de sa disparition ?) joue contre Das Signal (The Signal en guise de titre international), tant cette courte mini-série allemande s’avère meilleure ! Quatre épisodes lui permettent en fait de traiter sans redites et à fond son sujet, avec en bonus une suite de révélations inattendues dans le dernier épisode, ce qui est bien plus que ce qu’on peut dire de Constellation !
Le mélange de paranoïa permanente (il y a un complot, mais qui implique qui ?), de thriller tendu (la fuite du père et de sa fille, pourchassés par la police) et de tragédie humaine (comment vivre quand on a tout perdu ?) est réussi, et éloigne finalement la série de son point de départ « science-fictionnesque », pour l’ancrer dans un réalisme, psychologique en particulier, bien plaisant. Même si Das Signal ne bénéficie pas de la présence d’une actrice comme Noomi Rapace, et si son budget est visiblement bien plus réduit que celui de la superproduction d’Apple TV+, l’équipe de scénaristes et les réalisateurs font un travail tout à fait correct : quelques longueurs sont encore notables ça et là, mais rien de rédhibitoire, tant le téléspectateur se voir embarqué dans la résolution de l’énigme comme dans la souffrance des personnages.
On peut débattre pour savoir si la toute dernière révélation, dans les ultimes minutes du quatrième épisode, est absolument logique, mais elle ajoute indéniablement un fort poids émotionnel rétrospectif à l’histoire. Et elle permet de conclure Das Signal sur un message positif assez inhabituel quant à la possibilité pour l’individu ordinaire de vaincre – et même de manœuvrer – des forces qui lui sont supérieures.
Eric Debarnot