Comme chaque année, durant tout le Festival de Cannes 2024, on fait le point avec notre rédacteur (Sergent Pepper) sur les films présentés en sélection officielle, mais aussi sur ceux sélectionnés dans les sections parallèles : Semaine de la Critique, Quinzaine des cinéastes, Un certain regard…
On démarre avec les films du mercredi 15 mai. AU programme : une autobiographie testamentaire, une étonnante métamorphose, une candidate à la télé-réalité, et un mystère venu d’Islande en ouverture d’Un Certain Regard…
Ma vie, Ma gueule, de Sophie Fillières
Ma vie, Ma gueule est un film testamentaire, puisque la cinéaste est décédée peu après le tournage. Les thématiques sont donc particulièrement poignantes dans ce portrait de femme incarné par Agnès Jaoui aux prises avec un bilan angoissé de son existence, sur laquelle plane une mélancolique atmosphère d’épilogue. On retrouve la fantaisie poétique coutumière de la cinéaste, notamment dans ses nombreux jeux de langage et des rencontres insolites, afin de résister par le raffinement, pour une femme qui affirme n’avoir « pas le temps de mourir ». (Quinzaine des cinéastes)
Simon de la Montaña, de Federico Luis Tachella
Ce film de Federico Luis Tachella relate le parcours d’un adolescent argentin, se faisant passer pour un handicapé afin d’intégrer un groupe dans un centre spécialisé. Un drame intense, une fuite en avant qui convoque autant Les 400 coups que Vol au-dessus d’un nid de coucou, et qui sonde les contradictions d’un jeune garçon épris d’amour et de révolte. (Semaine de la Critique)
Diamant Brut, d’Agathe Riedinger
Relatant le rêve d’une adolescente de rejoindre une émission de téléréalité pour devenir influenceuse et s’extraire de la misère, le film rappelle dans ses débuts le Fish Tank d’Andrea Arnold, (qui vient de recevoir le Carrosse d’Or à la Quinzaine, et présente son film Bird en compétition dans quelques jours). Assez juste, très bien incarné par sa comédienne Malou Khebizi qui, elle aussi, fait ses débuts, l’ensemble atteste d’une belle maitrise sur certaines séquences, et sait donner vie aux personnages secondaires. Une cinéaste à suivre. (Compétition officielle – En salle le 9 octobre 2024)
When the Light Breaks, de Rúnar Rúnarsson
Un drame assez poignant qui condense, en 24 heures, la naissance d’un couple, la disparition de l’être aimé, le mensonge, la résilience et la sororité. Si l’exposition patine un peu et souffre de quelques redondances, toute la dernière partie, qui s’affranchit du langage et mêle des sentiments contraires, permet de construire une très belle gradation cathartique. (Compétition officielle)
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