Suite de la série à succès Le Bureau des affaires occultes avec un 4e tome qui conduit cette fois notre héros, Valentin Verne, dans la campagne vendéenne, où il va devoir déjouer un complot. Encore un roman bien palpitant pour Éric Fouassier.
La « trilogie du vicaire » une fois refermée, il fallait donc donner un nouvel élan à notre détective parisien, Valentin Verne. Débarrassé de son ennemi intime, le voilà désormais bien installé au sein du « Bureau des affaires occultes », à Paris, en compagnie de sa chère Aglaé et de ses fidèles lieutenants. Nous sommes en 1832, alors que Paris est contaminé par une épidémie de choléra, (déjà au cœur du tome 3, Les nuits de peur bleue), Valentin est chargé d’une mission un peu particulière. Il est envoyé, dans le plus grand secret, en Vendée, pour tenter d’enrayer la fronde légitimiste menée par la Duchesse de Berry, bien décidée à chasser Louis Philippe du trône pour y mettre son fils.
C’est donc sous légende que Valentin débarque en Vendée, au moment où viennent d’être assassinés les trésoriers du mouvement légitimiste. Sur place, règne la peur et l’effroi, d’autant qu’une mystérieuse secte indienne, nommée les Thugs (rien à voir avec le groupe de rock français) est accusée de commettre des crimes rituels, qui sont toujours précédés d’un air de flûte. Tout cartésien qu’il est, Valentin ne croit pas vraiment en cette malédiction. Il va tenter de percer ce mystère en se mêlant à une troupe de notables, parmi lesquels se trouvent un inventeur anglais et sa sœur clouée sur un fauteuil roulant.
Pendant ce temps, à Paris, Aglaé doit tout faire pour disculper le fiancé de son amie, accusé à tort d’avoir tué et volé un aristocrate chez qui il s’était rendu pour un bal masqué.
Eric Fouassier mène en parallèle les deux intrigues, nous proposant des allers et retours entre Paris et la Vendée. Comme toujours, ses personnages s’inscrivent dans des lieux et des décors savamment étudiés et décrits avec beaucoup de précision, mais aussi dans un contexte historique bien particulier.
Contrairement aux précédents tomes de la série, ici, l’ennemi n’est pas clairement identifié. Valentin Verne doit se méfier de tout le monde et surveiller ses arrières en permanence, au risque de se faire démasquer ou bien de finir lui aussi assassiné.
Celles et ceux qui ont lu les trois précédents tomes de la série, savent à quel point l’auteur est autant est autant attaché à la dimension historique qu’à l’action et à son déroulement. C’est encore le cas ici, avec ce roman foisonnant, à l’intrigue touffue, rempli de personnages aussi divers qu’inquiétants, qui vont finir par révéler leurs secrets au fil des chapitres.
Coups de théâtre, rebondissements, faux-semblants et manipulations sont au programme de cette histoire dont le dénouement est à la hauteur de nos attentes. Encore une belle réussite de la part d’Eric Foussier.
Benoit RICHARD