Le groupe de blues allemand Blue Deal s’est mué en duo, ce lundi 3 juin, pour un bref set acoustique au New Morning de Paris. L’occasion de faire connaissance avec Joe Fischer l’homme à tout faire, et l’excellent guitariste Tom Vela.
Le New Morning, dans le 10ème arrondissement de la capitale, a accueilli ce lundi 3 juin un drôle de duo. Habituellement quatre, les musiciens de Blue Deal se sont retrouvés à deux afin de chauffer la salle avant l’arrivée des Supersoul Brothers. Joe Fischer et Tom Vela, respectivement chanteur et guitariste du groupe, ont décidé de venir défendre quelques titres de Can’t Kill Me Twice, leur deuxième album paru chez Dixiefrog le 24 mai dernier.
Derrière son micro, Joe s’amuse, slide au doigt, sur une guitare Cigar Box. Il joue également de l’harmonica, et s’est même levé pour aller pianoter sur un clavier. A la guitare, Tom distille son shuffle, ses riffs bien sentis qui rappellent Magic Sam, et se fend même d’un solo. Nous avons profité d’une pause cigarette pour aller brièvement à la rencontre de ces deux musiciens et surtout, de ces deux amis, et de chiper leurs réactions à chaud.
Joe, tout d’abord, combien d’instruments tu joues ?
Joe : Haha ! Mon principal instrument ça reste ma voix ! En concert je joue du clavier, de la cigar-box et de l’harmonica, mais l’instrumentale, c’est Tom qui gère. Moi, je rajoute juste un petit tapis. La cigar-box, tu la vois deux ou trois fois par concert, c’est cet enfoiré qui gère tout. Moi je suis un chanteur.
Vous jouez du blues, quels sont vos inspirations ?
Tom : Je n’ai pas d’inspirations concrètes, mais je vais citer Jeff Beck, Stevie Ray Vaughan ou Jimi Hendrix. Je connais les riffs, mais je ne cherche pas à jouer comme eux. Je me sers de ce qui a été fait par le passé, mais je ne joue pas comme eux. Je parle comme j’ai envie de parler. C’est ça le son de Blue Deal. Il y a beaucoup de guitaristes qui copient les choses qu’ils entendent, moi je les joue à ma façon.
Joe : Les années 70. Je suis vieux et il est jeune, mais c’est pareil pour lui. Son père a été batteur dans une groupe de blues, alors il a grandi de la bonne manière ! En tant que chanteur, on me compare tout le temps à Paul Rodgers, j’ai vachement appris de lui. J’aime jouer avec cette base, mais j’essaye de ne pas sonner comme lui. On n’est pas des superstars, on joue notre truc à nous, et seulement nous. Quand tu nous écoutes le vendredi et le samedi, ça n’a rien à voir, parce que ça dépend de notre humeur. Il connait tous les riffs de Hendrix ou SRV, mais il met sa personnalité là-dedans, ça rend notre musique unique. On ne sonne pas comme untel, on sonne comme Blue Deal.
A chaud, comment c’était de jouer en acoustique, en formation réduite
Joe : C’était vraiment une grosse aventure. C’est le premier concert que je fais de cette manière. C’était très cool parce que on se fait confiance mutuellement. On peut échanger tous les deux, on sait que ce qu’on fait est bien. Même quand les choses échappent à notre contrôle, on sait que ça va aller parce qu’on se ressent mutuellement. C’est une chose très précieuse. Tu peux choisir de prendre que des pros autour de toi, un guitariste, un batteur, un bassiste. Quel intérêt ? Ça ne sera jamais aussi bien que la connexion qu’on a. On a beaucoup de chance.
Tom : Ce n’est pas ma première fois en acoustique. J’ai un projet de côté avec ma sœur, c’est de la pop. L’énergie que j’ai avec elle, je la mets aussi avec Joe. Tout ce qu’on veut c’est transmettre qu’on est mecs cools et qui aiment jouer de la musique.
Propos recueillis par Rayhan Arrar