Dans la lignée du très bon Boy from Michigan paru en 2021, John Grant continue d’explorer les influences du début des années 80, dans un album qui fait aussi la part belle aux ballades déchirantes.
Le talent de John Grant est indéniable. Il l’a prouvé à de nombreuses reprises par le passé, et notamment à travers son premier album Queen of the Danemark, qui restera sans doute son chef-d’œuvre encore pendant longtemps. Mais on n’oubliera pas pour autant les disques sortis entre 1994 et 2004 au sein du groupe The Czars, avec également à la clé quelques belles réussites, parmi lesquelles on compte l’album The Ugly People vs the Beautiful People.
Mais John Grant, c’est aussi quelques déceptions, des albums déroutants, dans lesquels il s’est essayé à des expérimentations parfois osées et pas forcément toujours concluantes. Résultat, c’est toujours un peu la surprise au moment de découvrir un nouvel album de cet Américain, mais islandais d’adoption, dont le dernier Lp en date, Boy from Michigan, nous avait ravis.
Bingo ! Pour cette sixième réalisation, les premières écoutes révèlent que la qualité est au rendez-vous. On notera tout de suite la présence importante de l’électronique, et plus précisément de sonorités venues des musiques synthétiques des années 80. Un son qui nous ramène directement à la musique funk de l’époque sur le titre d’ouverture All That School For Nothing, chanté au vocoder.
The Art Of The Lie rappellera également des formations new wave ou post-punk des débuts 80s, notamment sur Meek AF. Mais plus globalement, on sent chez le compositeur une envie de proposer des morceaux dans des styles toujours très variés, sans réelle ligne directrice, entre morceaux dansants et (surtout) ballades mélancoliques dont il a le secret (Father, Daddy, The Child Catcher, Laura Lou..). Des titres superbes, dans lesquels il nous parle de lui, de sa famille, et de l’époque actuelle dans des tonalités mélancoliques, pour ne pas dire dramatiques… qui lui vont en tout cas très bien.
Et plus on l’écoute, plus on devient accro à ces morceaux extrêmement bien écrits, et mis en valeur par le producteur Ivor Guest. The Art Of The Lie méritera sans doute d’être un peu défriché pour pleinement en apprécier la valeur, mais une fois le travail accompli, le plaisir n’en sera que plus grand.