Voici nos 10 albums Rock, Punk, Blues, Garage, Post-rock de ces trois derniers mois particulièrement vivifiants ! Après moultes hésitations et délibérations, notre liste finale a gardé Arab Strap, The Black Keys, Bodega, DIIV, King Hannah, La Luz, Mdou Moctar, Parlor Snakes, Penny Arcade et Shannon & The Clams !
Parmi les albums de rock, punk, blues, garage ou post-rock sortis au cours du deuxième trimestre de l’année 2024 (donc les mois d’avril, mai et juin…), l’équipe des rédacteurs Benzine en a sélectionné 10, classés par ordre alphabétique de leurs auteurs.
Arab Strap – I’m totally fine with it 👍 don’t give a fuck anymore 👍
Trois ans après un retour inespéré et stupéfiant, grâce à leur redoutable album As Days Get Dark, les Ecossais très sombres et plutôt drôles (en fait) d’Arab Strap poursuivent la même démarche avec ce I’m totally fine with it 👍 don’t give a fuck anymore 👍très convaincant. Et signent une nouvelle œuvre marquante, terriblement dérangeante et paradoxalement… apaisante (et il faut souligner que quelques jolies mélodies s’invitent même par surprise au milieu des beats et des récits comateux ou pré-apocalyptiques) : non, nous ne sommes pas seuls face à un monde de plus en plus incompréhensible. (notre chronique)
The Black Keys – Ohio Players
Après une paire d’album décevants où les Black Keys semblaient s’enferrer dans une formule usée, Ohio Players est le disque du changement qu’on attendait. Avec une direction franchement pop, le groupe choquera peut-être ses fidèles de la première heure, mais avance à nouveau… Ohio Players part dans une direction franchement pop, et bénéficie d’un esprit réellement festif ainsi que de l’ouverture d’esprit apportée par les amis qui ont collaboré à sa confection (Beck en premier lieu). The Black Keys, « with a little help from their friends », sont ici plus franchement aventureux, et, surtout, donnent l’impression de réellement s’amuser ! (notre chronique)
Bodega – Our Brand Could Be Yr Life
Les New Yorkais de Bodega se sont plongés dans leurs archives pour enregistrer leur sixième album, Our Brand Could Be Yr Life : ils nous proposent cette fois quinze titres jamais publiés officiellement et datant d’avant leur premier album Endless Scroll (2018), qui ont tous été remis au goût du jour, réenregistrés et réarrangés. Quinze titres qui se caractérisent en particulier par des textes militants, dénonçant la gentrification culturelle, l’appropriation de la contre-culture par les marques. Même s’il est désormais plus pop, leur art-rock alternatif reste toujours autant excitant. (notre chronique)
DIIV – Frog in Boiling Water
On ne sait trop par quel miracle DIIV est encore un groupe actif. Depuis 2011, année de sa création, le band mené par Zachary Cole Smith n’a publié que quatre albums, celui-ci compris. Non pas par nécessité de couper l’élan créatif entre chaque, mais par une multitude de couacs, d’incidents et de tensions émaillant la vie et l’équilibre du quatuor – changé à 50% déjà en une décennie. Frog in Boiling Water n’a évidemment pas dérogé à la règle, avec cinq ans de processus mais où la magie shoegaze finit encore une fois par jaillir et rappeler que la troupe fait parti du fleuron du genre. (notre chronique)
King Hannah – Big Swimmer
Avec I’m Not Sorry, I Was Just Being Me, le précédent album du duo King Hannah, on avait soudain eu l’impression de revenir à la fin des années 90, avec des morceaux country-folk tristes et lents, faits d’accords de guitares grondantes, rappelant nos groupes de slowcore préférés. Avec Big Swimmer, le duo de Liverpool revient avec des ballades encore une fois sacrément envoutantes et soniques, tout en restant très mélodieuses. 11 titres dans lesquels on trouvera des influences venues aussi bien du Velvet Underground que de Bill Callahan, Yo La Tengo ou encore Mazzy Star. C’est une merveille. Vous voilà prévenus.
La Luz – News of the Universe
Avec déjà six albums au compteur, La Luz reviennent de leur galaxie (Seattle, en fait…) pour nous livrer avec News of the Universe une musique où la pesanteur s’est volatilisée, le tout dans un format délicieusement psychédélique. S’éloignant de la surf music et du garage qui étaient les marqueurs de leurs précédents albums, La Luz nous offrent cette fois une ambiance plus spatiale, éthérée, que les chœurs enluminent avec délicatesse. Une véritable évasion loin de notre triste réalité ! (notre chronique)
Mdou Moctar – Funeral for Justice
Parlor Snakes – Cut Shadow
Parlor Snakes signe avec Cut Shadow un sans-faute resserré dans un format de 33 minutes, comme par hasard (en référence au 33 Tours), le duo nous interrogeant sur le sens de nos vies en 8 titres calibrés d’une intensité et d’une beauté saisissante. Cut Shadow est un disque qu’il faut apprivoiser, qui devient familier à mesure que l’on admet que chaque titre est une curiosité dont on ne perçoit d’abord que quelques facettes… Une fois dedans, la tornade devient une boucle. (notre chronique)
Penny Arcade – Backwater Collage
Personne ne devrait être surpris que James Hoare (The Proper Ornaments, Ultimate Painting, ou Veronica Falls) soit capable, encore et quasiment toujours, de produire des albums de ce niveau-là : pas un seul faux-pas, pas une faiblesse. Cette musique sonne comme si on avait essayé de la réduire à quelque chose de minimal, une économie de moyens, une économie d’instruments, pour un résultat maximal, une émotion, une intensité qui traversent absolument tout l’album. Les mélodies sont parfaites, les guitares sèches et douces, même les percussions sont légères et quand James Hoare branche l’électricité, ce n’est certainement pas pour nous assourdir, mais pour donner encore plus de légèreté aux morceaux. 10 morceaux dans cet album, seulement une petite demi-heure, mais pour un effet puissant et qui dure bien plus longtemps. Indispensable. (notre chronique)
Shannon & The Clams – The Moon Is In The Wrong Place
Le plus beau disque de Shannon & The Clams est né d’une tragédie : The Moon Is In The Wrong Place est un petit bijou parfaitement ouvragé et pourtant très fort émotionnellement, moins classiquement garage rock, et porteur d’un mélange convaincant de tristesse et de résilience face à la cruauté de l’existence. Car la plus belle réussite de The Moon Is In The Wrong Place, au delà de la qualité de quasiment toutes ses chansons, de l’alchimie qui se dégage de la voix de Shannon Shaw et du groupe tout entier, du travail impeccable de Auerbach, c’était d’être un disque de deuil qui évite tous les écueils du genre ? Un disque qui donne furieusement envie de… VIVRE ? Et d’aimer. (notre chronique)