Et voici nos 10 albums Indie-Pop, Electro-pop, Pop, Country, Folk, Chanson de ces trois derniers mois : BMX Bandits, Grace Cummings, Beth Gibbons, John Grant, Ha The Unclear, Islands, Manset, Jessica Pratt, St. Vincent et Vampire Weekend.
Parmi les albums de pop ou de rock sortis au cours du deuxième trimestre de l’année 2024 (donc les mois d’avril, mai et juin…), l’équipe des rédacteurs Benzine en a sélectionné 10, classés par ordre alphabétique de leurs auteurs.
BMX Bandits – Dreamers On The Run
BMX Bandits, un nom qui nous renvoie près de 40 ans en arrière, que les plus jeunes d’entre nous, etc… Une formation écossaise mythique datant de 1985 et quelque peu oubliée, qui revient dans l’actualité par la grâce d’un 12ème album presque hors du temps. On y entend des pop songs, par moment assez baroques, aux arrangements orchestrés autour de cordes et de cuivres qui rappelleront par moment Sean O’Hagan et ses High Llamas ou encore Louis Philippe, le groupe de Philippe Auclair. Seul maitre à bord, Duglas T. Stewart est accompagné ici de son ami Andrew Pattie chez qui a été composé et enregistré ce disque assez incroyable, dont la douceur, l’élégance et le charme donnent envie d’y revenir sans cesse.
Grace Cummings – Ramona
Ce n’est pas tous les jours qu’on entend une voix comme celle de l’Australienne Grace Cummings ! Ramona, son troisième album, la met en scène avec un faste qui impressionne (mais peut rebuter les adeptes de la sobriété), et révèle ce qui pourrait être une future star : car, en combinant nostalgie d’un passé musical et image sophistiquée de la beauté féminine, Grace Cummings a le potentiel de devenir une sorte de Lana Del Rey pour les amateurs d’un certain classicisme formel. (notre chronique)
Beth Gibbons – Lives Outgrown
Il a fallu plus de trente ans de carrière à l’ex-Portishead Beth Gibbons pour fendre l’armure et se dévoiler comme jamais auparavant avec son premier solo Lives Outgrown. Une thérapie par l’écriture et la musique en réponse à une période délicate de sa vie personnelle. Une mélancolie qui trouve forcément sa force dans un aspect minimaliste musical, où l’on retrouve naturellement l’essence artistique dans laquelle s’est construite la britannique, ce fameux spleen lancinant, cette douce mais sûre complainte murmurée. A laquelle vient se greffer des effets symphoniques parfaitement pensés par l’homme-orchestre James Ford. Beau et touchant. (notre chronique)
John Grant – The Art Of The Lie
Dans la lignée de son très bon Boy from Michigan paru en 2021, John Grant revient avec ce The Art Of The Lie pour continuer d’explorer les influences du début des années 80 : on sent ici une envie de proposer des titres dans des styles toujours très variés, sans réelle ligne directrice, entre morceaux dansants et (surtout) ballades mélancoliques, et même parfois déchirantes, dont il a le secret… (notre chronique)
Ha The Unclear – A Kingdom in a Cul-de-Sac
La découverte de Handprint Negatives, le premier Ep publié en Europe des Néo-Zélandais de Ha the Unclear s’était avérée l’une des plus belles surprises – encore confidentielles – de l’année dernière. 2024 : ça y est, après des années à vivre cachés aux Antipodes, Ha the Unclear débarquent enfin vraiment en Europe. Et pour se présenter, quoi de mieux qu’un album comme ce A Kingdom in a Cul de Sac, qui fait le point sur leur déjà longue carrière, tout en proposant de nouvelles chansons ? Ne manquez sous aucun prétexte cette musique à la fois complexe et tubesque ! (notre chronique)
Islands – What Occurs
Tout le monde, loin de là, ne connaît pas Islands en France, et ce d’autant que Thorburn n’a que très rarement foulé les planches des scènes parisiennes : il s’agit pourtant d’un groupe phare de la scène montréalaise des années 2000 ! Désormais installé aux USA, il nous propose avec ce dixième album, What Occurs, une belle collection de chansons pop « classiques », hors du temps. Un très beau disque, à la fois décontracté et pourtant formidablement intime, qui nous aidera à traverser un été qui s’annonce turbulent. (notre critique)
Mansetlandia – L’algue bleue
Manset (ou Mansetlandia) en 2024 : neuf nouvelles chansons, 49 minutes d’une musique que personne, absolument personne d’autre sur Terre ne saurait faire. Neuf chansons immédiatement évidentes pour quiconque écoute Manset depuis assez longtemps, qui réutilisent des mélodies déjà entendues dans ses albums précédents, qui recréent des atmosphères déjà respirées, qui reviennent sur des holocaustes déjà enregistrés, qui rejouent des effondrements intimes déjà cartographiés. Mais avec cette impression que Manset, vieux, fatigué peut-être, mais plus extrémiste que jamais, ajoute un nouveau tour d’écrou à sa musique, qui nous enserre le cœur jusqu’à le broyer. (notre chronique)
Jessica Pratt – Here in the Pitch
Avec sa voix juvénile reconnaissable entre mille, Jessica Pratt nous régale avec des chansons au charme rétro irrésistible. Découverte en 2015 avec On Your Own Love, et après le très beau Quiet Signs, paru en 2019, la chanteuse nous revient pour un nouvelle plongée nostalgique dans la Californie des années 60. Au programme, neuf folk songs délicates et rêveuses, teintées de bossa nova, dans lesquelles on entendra le son des timbales, du glockenspiel, du saxophone baryton et de la flûte venir épouser le chant si soyeux de Jessica Pratt. Une caresse à l’âme, un ravissement pour l’oreille.
St. Vincent – All Born Screaming
Un nouvel album de la bonne fée Annie Clark, c’est forcément un événement pour nos petits cœurs de fans. Jamais tout à fait semblable mais toujours avec une identité singulière, St. Vincent est le genre de super-organisme électrique qui personnifie l’art d’être prévisiblement imprévisible. En parvenant à opérer une réinvention artistique enthousiasmante avec chaque nouveau projet, Annie Clark s’est imposée en modèle d’intégrité artistique et d’exigence musicale, et comme la personnalité actuelle que l’on pourrait le plus légitimement rapprocher d’un Bowie, pas moins ! (notre chronique)
Vampire Weekend – Only God Was Above Us
Plus d’une décennie après des débuts tonitruants, Vampire Weekend viennent rappeler tout leur talent mélodique sur Only God Was Above Us, cinquième album du groupe, entre calque de la discographie et évolution d’une signature sonore majeure de l’ère contemporaine. En se recentrant sur leur trio, Koenig et cie retrouvent une touchante musicalité, plus authentique, où l’on retrouve des éléments de langage de l’ADN du band et cette recherche constante de modernité pop, sophistiquée. C’est évidemment très bien pensé, très bien produit, a minima toujours agréable et par moment proprement brillant. (notre chronique)