On se s’attendait pas à retrouver Cassandra Jenkins à pareille fête avec son 3e album, mais il faut bien reconnaitre que My Light, My Destroyer est une réussite incontestable, avec 13 titres d’une grâce absolue.
Remarquée, pour ne pas dire révélée, en 2021 avec son deuxième album, An Overview on Phenomenal Nature, Cassandra Jenkins confirme tout son potentiel avec My Light, My Destroyer. Un album plus abouti encore que le précédent, dans lequel elle continue de nous régaler avec ses chansons folk-rock aussi belles que tranquilles, tout en apportant à son style quelques nuances notables, notamment dans la production – signée Andrew Lappin (L’Rain…) –, qui s’avère ici bien plus ample que par le passé. Il suffira d’une seule écoute pour s’en rendre compte, et pour comprendre que la New-yorkaise fait désormais jeu égal avec une Weyes Blood ou une Phoebe Bridgers.
Cassandra Jenkins déroule 13 titres bouleversants, apportant une coloration nouvelle et très variée à sa musique. Car si la dominante se situe grosso modo du côté de l’Americana, l’artiste s’offre également quelques pas de côté, avec des références à la pop 80’s, romantique (Only One), ou new wave (Delphinium Blue), mais aussi à l’Indie Rock US 90s (Petco), à l’ambient music sur les titres Shatner Theme et Betelgeuse, avec également des incursions du côté du jazz avec le très beau Tape And Tissue. On n’oubliera pas non plus de citer l’étonnant Attente téléphonique, morceau dans lequel on entendra un adorable spoken word en français.
Plus globalement, on saluera la qualité des arrangements discrets et soignés, entre cordes, cuivres et piano, qui viennent apporter une profondeur notable à un album qui s’appréciera sans aucun doute sur la longueur. Car, pour peu que l’on fasse l’effort d’y revenir encore et encore, My Light, My Destroyer révélera des charmes insoupçonnés et s’affirmera comme une des plus belles choses qui nous soient données à écouter en cet été 2024.
Benoit RICHARD