« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » : la dernière course

Souffrant d’un format inadapté, cette adaptation en bande dessinée du roman à succès Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, du Suédois Jonas Jonasson, déçoit.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Taillefer et Grégoire Bonne
© 2024 Philéas / Jonasson / Taillefer / Bonne

Allan Karlson allait fêter ses 100 ans, quand il s’échappe de son Ehpad. Allan est encore vigoureux et ne manque pas de courage et d’esprit d’initiative. Après avoir dérobé une valise, le vieillard était parti en pantoufles, il monte, au hasard, dans un bus. Or, première coïncidence improbable d’une longue série, le bagage contient le trésor de dangereux mafieux, qui s’élancent à sa poursuite. Très vite, la police s’en mêle. Tout ce petit monde court. Le scénario mêle deux trames temporelles : la fuite d’Alan et de ses nouveaux amis, notre héros possède le don de susciter des fidélités, et un long flashback qui raconte sa plus que rocambolesque existence.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Taillefer et Grégoire Bonne Adapté du roman à succès de Jonas Jonasson, le scénario de Taillefer est très proche de celui qu’écrivit Eric Roth pour Forest Gump. Malgré sa naïveté, ses talents d’artificier et son rejet de la politique, Allan a rencontré tous les grands de ce monde, de Oppenheimer à Staline, en passant par Churchill et Truman. Alternant entre prison et vie de pacha, il a tout vu, tout connu.

L’histoire n’est pas déplaisante, les rebondissements sont objectivement imprévisibles, mais l’album souffre d’un format trop court. Le roman comptait plus de 500 pages. Les ellipses se succèdent à un rythme effréné, les tribulations trop rapidement expédiées. La rencontre avec De Gaulle est traitée en huit cases, Mao a droit à neuf vignettes et Franco à seulement deux. Tout va trop vite. Beaucoup trop vite.

Le dessin de Grégoire Bonne déçoit aussi. Le travail sur les personnages est bon, vous reconnaitrez sans difficulté les chefs d’État et les expressions sont justes, mais les décors sont minimalistes, des silhouettes et des aplats de couleurs numériques. Manifestement pressé, tel jadis Forest Gump, le dessinateur va au plus rapide. C’est dommage.

Stéphane de Boysson

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
adaptation du roman de Jonas Jonasson
Scénario : Taillefer
Dessin : Grégoire Bonne
120 pages – 19,90 €
Éditeur : Philéas
Parution : 23 mai 2024

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire — Extrait :

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Taillefer et Grégoire Bonne
© 2024 Philéas / Jonasson / Taillefer / Bonne