Entre les barbecues, la pétanque et la plage, on n’a pas forcément eu trop de temps pour écouter des disques en juillet et en août. Petite séance de rattrapage avec 10 albums fameux sortis au cours de ces dernières semaines.
JPEGMAFIA – I LAY DOWN MY LIFE FOR YOU
Le fascinant drôle d’oiseau qu’est JPEGMAFIA n’a pas spécialement envie de s’arrêter en si bon chemin de ses élucubrations musicales, lui le rappeur/producteur si friand d’ambiances alternatives. Ce nouveau projet est un brûlot bordélique, aux accointances rock évidentes où l’on doit parfois s’accrocher mais où la palette de compositions laisse pantois face tant de capacité et de possibilité. Un artiste qui compte, indéniablement. (AWAL – 1 août 2024)
Magdalena Bay – Imaginal Disk
Ce second disque est la confirmation implacable du talent de Magdalena Bay pour la conception d’un univers pop vaste où sophistication et efficacité trouvent un terrain d’entente qualitatif. Avec Imaginal Disk, le duo traverse à peu près tous les spectres (indie-pop, synthpop, hyperpop) sans jamais perdre le fil et faire le moindre faux pas. Une solide et agréable partition. (mom+ pop – 23 août 2024)
Mura Masa – Curve1
Il s’est enfin décidé à franchir le pas. En assumant un disque 100% électro, sans aller constamment piocher à droite (rap) ou à gauche (rock), le producteur Mura Masa signe un projet très fun, sans doute l’un de ses plus homogènes à ce jour depuis le premier. C’est club, ça va droit au but et si tout n’est pas parfait, il y a vraiment deux ou trois petites bombes à mettre dans sa playlist pour nocturnes festives. (pond recordings – 23 août 2024)
Killer Mike – Songs for Sinners & Saints
Auréolé d’un Grammy du meilleur album rap de l’année en février dernier pour son solide Michael, Killer Mike prolonge ici la fête avec cette extension directement liée au dit-opus. Dix titres forgés dans ce même esprit très sudiste où se mélange ADN rap du coin, blues et gospel, dont certains sont des reprises retravaillées de morceaux du salué prédécesseur. L’occasion pour le MC de revenir sur des derniers mois intenses et de faire une nouvelle preuve de son talent intact micro en main avec ce flow 4×4 toujours aussi impressionnant et maitrisé. (Loma Vista – 2 août 2024)
Why? – The Well I Fell Into
On n’a jamais trop su dans quel registre ranger la musique de Why?, se situant quelque part entre pop, rock et hip-hop, avec toujours une bonne part d’expérimentations. C’est d’ailleurs tout ce qui fait la particularité du style de Yoni Wolf, l’homme à la tête du projet depuis deux décennies, découvert en 2005 avec Elephant Eyelash sur le mythique label anticon. Dans ce nouvel album, très réussi, il déroule 14 titres très mélancoliques, sur le thème de la perte ou de l’abandon, le tout avec une grâce et une élégance remarquables. Un septième album qui sera a ranger parmi les plus réussis de sa discographie. (Waterlines – 2 août 2024)
Jake Xerxes Fussell – When I’m Called
Grosse claque de l’année 2022, Good and Green Again, 3e album de Jake Xerxes Fussell, nous permettait de découvrir l’existence de ce chanteur Country Folk Blues, originaire de Caroline-du-Nord. Un album qui dessinait les contours d’une musique tournée vers la nature, les paysages de montagnes et de rivières. Pour ce cinquième album, l’artiste ne change rien à sa manière de composer, creusant toujours le même sillon, avec principalement sa guitare et sa voix pour jouer des chansons bucoliques, encrée dans une certaine tradition, mais surtout, extrêmement attachantes. (Fat Possum- 12 juillet 2024)
Ravyn Lenae – Bird’s Eye
Peu de choses sont actuellement aussi douces que la voix et l’univers de Ravyn Lenae. La chanteuse de Chicago fait encore dans le R&B cotonneux pour son deuxième album mais n’hésite pas à inclure cette fois-ci des éléments plus pop sans pour autant perdre le fluide. Toujours très bien accompagnée (Dahi, Steve Lacy, Childish Gambino), elle confirme ici tout son talent entrevu et peut nourrir de belles ambitions tant les perspectives semblent grandes. (atlantic recordings – 9 août 2024)
Clairo – Charm
Le précédent album de Clairo (Sling) ne manquait pas de charme. Dans un registre pop folk mélancolique et nostalgique, la jeune artiste américaine nous gratifie de 11 nouvelles chansons dans un style assez classique, mais qui bénéficie encore de très jolis arrangements (Wurlitzer, mellotron, piano, flûte et orgue…) signés cette fois Leon Michels dont on reconnait la patte assez vite. Un disque aux accents Soft rock 70s, ou jazz, très doux, qui agit comme une caresse durant 38 minutes. (19 juillet 2024)
Ray LaMontagne – Long Way Home
C’est l’un des artistes, les plus attachants de la scène pop folk rock, et pas forcément le plus connu. Pourtant, album après album, Ray LaMontagne n’en finit pas de nous séduire, de nous toucher avec ses chansons tournées vers les grands espaces, ses ballades magnifiques, (I Wouldn’t Change A Thing) son style americana si attachant. Son nouvel album ne fera pas l’exception à la règle, dans un registre qui évoquera JJ Cale ou bien Neil Young (And They Called Her California), et plus largement, la scène Laurel Canyon de la fin des années 60. Quatre ans après Monovision, on appréciera cette collection de chansons tantôt entraînantes, tantôt paisibles, mais ô combien touchantes. (Liula Records / Thirty Tigers – 16 août 2024)