« La vie meilleure », d’Etienne Kern : Coué vite acheter ce livre !

Avec La vie meilleure, Etienne Kern nous offre un portrait, tout en nuances, à la fois tendre et mélancolique, d’Emile Coué, cet homme qui a permis à des patients d’aller mieux grâce à des pratiques thérapeutiques novatrices, au tout début du XXe siècle.

Etienne Kern
© Francesca Mantovani / Editions Gallimard

Dans son précédent roman, Les envolés, Etienne Kern nous racontait la vie de Franz Reichelt, un homme oublié de la grande Histoire, mais dont l’expérience, pourtant peu commune, a été immortalisée grâce à une caméra, le 4 avril 1912, au moment où il expérimentait (malheureusement pour la dernière fois), un prototype de parachute. Un inventeur fou, un utopiste qui a consacré sa vie quasiment à un seul projet… un peu comme Émile Coué, personnage tout aussi réel que Franz Reichelt, qui, lui, a voué son existence au bien-être des autres et que l’on retrouve au cœur du nouveau livre d’Etienne Kern.

la-vie-meilleureConnu pour sa méthode d’autosuggestion, – Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux – destinée à donner confiance aux malades dans leur cheminement vers la guérison, Émile Coué fait partie de ces personnages singuliers du XXe siècle, quelque peu oubliés, même si l’expression « la méthode Coué » est entrée dans le langage courant sans que l’on sache vraiment d’où elle vienne précisément.

Pour Émile Coué, tout a commencé dans une petite pharmacie, à Troyes, avant que celui-ci vienne s’établir à Nancy, ville où il va véritablement se faire un nom, devenir un maitre de la pensée positive, un homme capable de soigner et de guérir par le simple pouvoir des mots… peut-être aussi par le regard, les gestes, par l’attention portée aux patients. Une démarche qu’il aura du mal à faire admettre à l’ensemble du monde médical de la fin du 19e siècle. Malgré tout, il recevra le soutien de deux confrères, Bernheim et Liebault, pour une méthode qui fera ses preuves dans de nombreux cas, et qui incitera le bon Émile à poursuivre dans ce sens, à la développer, à la faire connaitre à travers des conférences, en France et à l’étranger, faisant au passage de plus en plus d’adaptes, comme à Nancy, berceau de la psychothérapie, où s’est rendu l’auteur.

Une fois encore, c’est une belle biographie romancée que nous propose-là Étienne Kern.  Avec la délicatesse, l’apparente simplicité et la légèreté empreinte de gravité qui caractérisent son style, il dresse le doux portrait d’un homme au destin peu banal, qui, pour l’amour de sa femme et de son prochain, permettra avec trois fois rien, d’aider des patients à aller mieux.

En plus des éléments biographiques, des témoignages recueillis, Étienne Kern est allé découvrir par lui-même les lieux où a habité Emile Coué, rue Jeanne d’Arc, à Nancy, pour mieux s’imprégner du personnage, de sa vie. Dans ce livre, il met également en perspective sa propre histoire et son travail d’écriture, permettant ainsi au lecteur de comprendre ce qui a pu l’intéresser dans la personnalité et la démarche de ce précurseur de la psychologie comportementale.

Benoit RICHARD

La vie meilleure
Roman d’Etienne Kern
Editeur : Gallimard
192 pages – 19,50€
Date de parution :  22 août 2024