Kate Bollinger dévoile avec Songs From A Thousand Frames of Mind, un premier album doux et éthéré chez Ghostly International. La chanteuse confirme les attentes de son public après une poignée d’EPs.
La pop pourrait bien avoir trouvé son emblème de l’automne. Après avoir expérimenté sa voix d’ange dans une série d’EPs, exponentiellement meilleurs au fil des sorties, Kate Bollinger dévoile son tout premier album ce vendredi 27 septembre, intitulé Songs From A Thousand Frames of Mind chez Ghostly International, le premier d’une duologie signée avec le label. Dès l’écoute du premier morceau, la maturité de la chanteuse, originaire de Virginie, s’impose.
Forte d’un trémolo sensible, et d’une rondeur au combien réconfortante, la voix de Kate Bollinger glisse et rebondit affectueusement sur une orchestration instrumentale léchée sans être omniprésente, à l’exception d’un solo très efficace sur le morceau Sweet Devil.
Attachée à la génération de l’âge d’or du rock psyché, la pop de Kate Bollinger se fait moins acide que les groupes qui ont inspiré son travail. Éthéré et sans timidité pour aller piocher du côté du folk et presque de la mouvance lo-fi, le style de la chanteuse a trouvé dans cet album son aboutissement le plus complet.
Propice à la rêverie et semblable à une ballade printanière dans une forêt étoilée, Songs From A Thousand Mines est de ces albums qui peuvent s’écouter en toutes circonstances. La mélancolie planante qui réside dans la profondeur du disque se voit toujours teintée d’un peu de lumière grâce à un choix d’accords simples mais diablement efficaces. Ce qui fait le charme de l’album est cette parfaite harmonie entre la composition, moderne et contemporaine, et le vernis vintage dispensé via les nombreux effets, de la reverb à ressort au léger flanger.
Empli de douceur et à vocation purement onirique, le premier album de Kate Bollinger offre de magnifiques perspectives, à condition qu’une articulation mainstream ne prenne pas le dessus sur l’inspiration volatile de la chanteuse… qui devrait d’ailleurs annoncer une tournée mondiale, et, peut-être, venir dispenser ses chansons dans une France qu’elle adore.
Rayhan Arrar