Pour le troisième volet de sa série « Journal intime de… », Philippe Vasset nous dresse cette fois le portrait drôle et décalé d’un maître-chanteur dépassé par les méthodes actuelles.
Pas facile, de nos jours, d’exercer la profession de maître-chanteur. Autant, dans les années 70 et 80, et jusqu’à l’arrivée du numérique, les règles étaient simples : une bonne filature, un bon téléobjectif, et l’affaire était faite, le boulot terminé. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et tout ce qui va avec, n’importe qui peut faire chanter n’importe qui en quelques clics… Mais où va t-on ?
Quelque peu désabusé par une époque dans laquelle il n’est plus vraiment à sa place, notre maître-chanteur professionnel déverse son spleen dans son journal personnel. Pourtant, il va bien falloir se mettre à la page. Pour cela, il fait appel à un groupe de femmes pour l’aider dans sa tâche, qui vont se révéler très efficaces quand il s’agit de mettre en place des extorsions d’argent. Attention, toutefois, à ne pas se laisser déborder par l’ambition calculée et la maitrise de ces collaboratrices aux dents longues…
Le nouveau roman de Philippe Vasset s’inscrit dans une série démarrée en 2009, avec Journal intime d’un marchand de canons, suivi en 2010, de Journal intime d’une prédatrice, tous deux parus chez Fayard.
À mi-chemin entre le polar, le roman d’espionnage, ce nouveau journal intime nous plonge dans la tête d’un homme, qui se considère comme un écrivain digne de ce nom, et qui se plait à raconter ses sales besognes avec autant de détachement que de réalisme, expliquant en détail ses méthodes, ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas quand il s‘agit de faire chanter une star, un politique ou un riche industriel.
Pour ce nouveau roman, le journaliste s’est nourri de témoignages de vrais maîtres-chanteurs, mais aussi de souvenirs d’enquêtes qu’il a pu mener par le passé. Il nous dresse un portrait à la fois décalé, et assez drôle par moment, d’une fripouille pas comme les autres, plus vraiment à la page, et qui va finir par se faire quelque peu dévorer.
Benoit RICHARD