Les derniers jours du Parti socialiste, de Aurélien Bellanger : l’autodestruction de la gauche

Dans Les derniers jours du parti socialiste, Aurélien Bellanger imagine un récit sur les dérives idéologiques d’une certaine gauche, après les attentats de 2015. Un roman satirique et par moment assez jubilatoire.

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© Bénédicte Roscot

Il faut se souvenir, pour bien comprendre la teneur de ce roman, du printemps républicain, appelé dans le livre le mouvement du 9 décembre, qui fut créé en 2016, sous l’impulsion, notamment, de Laurent Bouvet, représenté dans le livre sous le nom de Grémond. À ses côtés, on retrouve deux philosophes aux dents longues, Taillevent et Frayère, des noms derrière lesquels on à reconnaitre sans mal les personnalités à la fois controversées et médiatiques que sont Raphaël Enthoven et Michel Onfray). Autour d’eux gravitent des gens également très en vue dans le paysage médiathèque : Caroline Fourest, Rokhaya Diallo, Philippe Val, sans oublier Aurélien Bellanger qui s’est représenté sous le nom de Sauveterre.

les-derniers-jours-du-PSL’idée, pour Bellanger était de nous raconter comment le parti socialiste, qui a porté les idées de gauche pendant si longtemps, représentées au sein de nombreux gouvernements au cours des 40 dernières années, s’est peu à peu sabordé de l’intérieur, sous l’impulsion notamment d’un mouvement de pensée qui a imaginé redéfinir la notion de laïcité en s’appuyant sur la vague d’islamophobie qui a déferlé sur la France suite aux attentats de 2015.

Grand connaisseur du monde politique, Aurélien Bellanger a imaginé, avec une posture idéologique et politique claire, une nouvelle version de notre histoire récente. Il y mêle personnages fictifs et personnages réels du monde intellectuel ou politique français, comme il a pu le faire par le passé dans des romans aussi géniaux que L’Aménagement du territoire, La Théorie de l’information ou encore Le Grand Paris, usant de la caricature pour raconter comment un groupe de « penseurs » aura rendu possible la victoire de l’extrême droite en France, avec des concepts fumeux comme « l’islamogauchisme ».

Que l’on adhère ou non à cette théorie, il faut reconnaitre que Les derniers jours du parti socialiste est un livre par moment drôle et jubilatoire, dans lequel on retrouve un style emprunt d’une certaine forme de cynisme, l’auteur imaginant avec malice les coups bas, les duperies, et les trahisons mais aussi la détestation entre ces membres d’un même camp, nous gratifiant en bonus de quelques scènes assez croustillantes, comme il en a secret, à l image de celle du souper…

Un livre polémique, sans aucun doute, qui divisera bien des lecteurs de droite comme de gauche. Mais au-delà du propos clivant, le style d’Aurélien Bélanger fait mouche, et se veut avant tout satirique pour raconter notre époque et les hommes qui la constituent.

Benoit RICHARD

Les derniers jours du Parti socialiste
Roman d’Aurélien Bellanger
Editeur : Le Seuil
480 pages – 23€
Date de parution : 19 août 2024

1 thoughts on “Les derniers jours du Parti socialiste, de Aurélien Bellanger : l’autodestruction de la gauche

  1. L’impression que ce roman complétement désincarné et bourré de partis-pris a été rédigé sous la direction collégiale de plusieurs intelligences artificielles programmées par une secte wokiste.

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