[Live Report] Pond au Trabendo (Paris) : le retour de nos héros…

Quel plaisir de retrouver samedi soir dans le cadre accueillant du Trabendo le charismatique Nick Allbrook et son Pond, dans une atmosphère pop psyché propice aux épanchements et génératrice d’allégresse générale !

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Pond au Bataclan – Photo : Laetitia Mavrel

Cela fait six années à quelques jours près que nous avons quitté Pond à Paris, un soir d’Halloween à l’Elysée Montmartre. Depuis lors, une pandémie, des élections, des conflits mondiaux, d’autres élections, des Coupes du Monde, une parenthèse dorée olympique, et dernièrement un cinéma français orphelin de l’un des meilleurs comédiens à moustache que l’on ait connus.

Du côté de Perth en Australie, Nick Allbrook, Jay Watson, Joe Ryan, Jamie Terry et James Ireland, eux, n’ont pas chômé et ont offert à leurs fans deux albums : 9, paru en 2021, et le tout récent Stung!, en juin. Ce dernier étant étonnamment passé inaperçu, il ne faut pas s’étonner de retrouver nos musiciens au Trabendo, comme seule date française, et très égoïstement, cela nous arrange, tant la petite salle de la Villette offre un écrin parfait aux groupes que l’on souhaite retrouver en toute intimité, sans pour autant se marcher sur les pieds.

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Ainsi, c’est face à 700 heureux spectateurs et à la suite d’une introduction très agréablement servie par le collègue Julien Barbagallo (batteur de Tame Impala au côté de Jay Watson pour celles et ceux qui ignorent la nombreuse descendance de Kevin Parker) que nous retrouvons Nick Allbrook et son charisme toujours aussi chatoyant. Nick Allbrook est, pour les les quelques néophytes qui nous lisent, un extra-terrestre, l’un de ces artistes dont l’authenticité le fait s’élever dans d’autres sphères, tant de par son inspiration que de par sa personnalité, électrifiante, pour ne pas dire sacrément barrée. Le résultat est depuis 2009 une belle série de disques de rock psyché sentant bon l’encens et autres volutes pas forcément légales, avec tout ce que le rock australien peur porter comme références brutes et inspirées. Depuis 2017 et The Weather, un virage plus pop a été pris, mettant en avant les affinités soul et disco de ce dernier, attirant à lui un public plus jeune, plus féminin et surtout plus éclectique, donnant plus de visibilité à Pond, pour notre plus grand bonheur…

Suite à Tasmania et 9, il est cependant vrai que les fans des premières heures languissaient de retrouver l’excentricité des débuts, et c’est ainsi chose faite avec Stung!, album qui renoue avec les paysages musicaux de Hobo Rocket et du chef d’œuvre de Pond à ce jour, Men, It Feels Like Space Again. C’est donc remontés comme des coucous que nous assistons au show de Nick Allbrook, fidèle à lui-même : soit dominant la scène, gesticulant, se dandinant et se roulant par terre, faisant valser sa guitare entre deux passages plus calme à la flute traversière, n’hésitant pas à s’adonner à quelques bains de foule, et demeurant toujours surpris face à l’accueil plus que chaleureux que Pond reçoit systématiquement à Paris, où qu’ils se produisent.

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La setlist de ce soir permet une plongée en majorité dans Stung! afin de nous présenter les nouvelles compositions, et de 9, qui n’avait pas pu être joué en live à la suite de la pandémie. C’est donc un Pond plus élégant, et aux harmonies dream pop qui domine, rendant l’atmosphère très décontractée, mais avec d’habiles percées de titres beaucoup plus anciens et pêchus tels les excellents Sweep Me Off My Feet, l’iconique Aloneaflameaflower et le tendu Giant Tortoise, qui rend le plus beau des hommages à la tradition psyché qui a régné de longues années sur les vastes terre de la lointaine Australie.

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Durant ce temps, c’est bien tout le groupe qui affiche un rayonnant sourire, semblant presque étonné de cet accueil plus qu’élogieux, le public ne cessant de tout le show d’acclamer ses héros. Un rappel s’impose évidement, ce dernier constitué du nouveau Hang A Cross On Me qui continue de marquer l’ascendant plus rock du dernier disque, et le final tant attendu et devenu une tradition depuis de nombreuses années, l’un des premiers hymnes de Pond, Don’t Look At The Sun Or You’ll Go Blind, étiré à outrance avec un Nick Allbrook déchaîné, qui se met à escalader batterie, enceintes et premiers rangs pour terminer la soirée au bout d’une heure et trente minutes sans avoir laissé une seconde de répit aux spectateurs, tous comblés.

Avec une offre parisienne le même soir pourtant fournie, toutes celles et ceux ayant fait le choix du Trabendo ressortent indéniablement gagnants grâce la haute performance de Pond, toujours porté à bout de bras et de pirouettes par un Nick Allbrook qui semble mûrir avec grâce et folie, demeurant un électron libre dans le petit monde du rock australien, avec son regard bleu azur toujours tourné avec affection vers Paris et ses fidèles admirateurs.

Texte et photos : Laetitia Mavrel

1 thoughts on “[Live Report] Pond au Trabendo (Paris) : le retour de nos héros…

  1. Merci pour votre article qui retranscrit très bien ce que nous avons pu savourer pendant ces 1h-1h20 de concert ! Savez-vous l’artiste auquel rend hommage Nick Allbrook lors du concert avec des samples de reggae-dub ? Je n’ai pas saisi de qui il s’agissait. Merci à vous !

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