Malgré quelques saillies nerveuses qui piochent dans le Punk Rock, le quatuor Sex Shop Mushrooms ne parvient qu’en partie à marquer l’esprit, il manque peu de choses, peut être un peu plus de personnalité à leur musique.
Scapulaire monastique, résille de cuisine, le trait pourrait être forcé, à moins d’entrevoir des réminiscences de Courtney Love dans l’attitude et dans le look façon Never The Bride. Le terme « grunge » que l’on pensait éculé, resurgit dans une courbe dissymétrique. Sex Shop Mushrooms, un brin provocateur, sort son premier album.
Se revendiquer de ses aînés, surtout si les références en question proviennent directement de la ville sainte de Seattle, berceau supposé du Punk Rock, est forcément casse-gueule. Affublés d’un titre générique, Sex Shop Mushrooms est en quelque sorte le groupe qui doit prouver qu’il a quelque chose dans le ventre pour se distinguer des autres. On ne le sait que très bien, la concurrence dans le milieu musical est âpre. Après un premier single, Watch Yourself qui semble être la réplique de School de Nirvana, Lona réussit au final à convaincre son auditoire. L’écriture y est déjà plus personnelle, God Doesn’t Exist nécessite plusieurs lectures.
Pour Sex Shop Mushrooms, rien n’est acquis d’avance. Malgré quelques passages capables d’égratigner la surface de l’épiderme, il manque peu de choses pour que la globalité de l’album transperce la peau pour atteindre le cœur. Peut-être qu’avec Dead Doll, s’ouvreront subrepticement les portes du succès, du moins clandestinement, comme le souhaiterait tout groupe se revendiquant comme indépendant. Le grunge du quatuor parisien est quelque peu adapté à la génération actuelle de teenagers, gros riffs obsédants, seule la voix fait défaut avec ses filtres trop exagérés, sauf sur Hang Me qui est de loin le titre le plus inspiré.
Il y a fort à parier que Sex Shop Mushrooms se dépasse sur scène, et réussisse à casser les cloisons d’une musique déjà reconstruite. Affaire à suivre.
Franck irle