Rahim RedCar – HOPECORE : Christine and The Queens dans un club des eighties…

Christine and The Queens de retour sous un nouvel alias avec Rahim RedCar, un projet est mise en avant une musique dans un esprit « club culture » . Un album en totale dispersion, sans axe précis.

Rahim C Redcar

Pour commencer, changer les rideaux… après, on éteindra l’incendie ! Inutile de vous ruer sur des disques à peine sortis, déjà soldés. Ils encombreraient même les caves du Vatican. Première interprétation du projet : brouiller les pistes pour finalement donner l’illusion d’une carrière qui n’a vraiment jamais existé. Effet de mode ou véritable émancipation, de nombreux musiciens s’acharneront à échapper à cette connotation standardisée. La New Wave, comme la nouvelle vague du cinéma, était censée, dans sa signification, représenter un renouvellement musical, mais il s’agit d’un coup marketing, comme pour enterrer son prédécesseur, le cadavre du punk encore fumant, dévoré par les charognards.

A chacun sa tyrannie personnelle.

Rahim C Redcar

S’il est un artiste dont le procès serait justifié, tous les éléments accusateurs sont réunis dans le nouvel album qui suit. Because Music qui s’y connait en marketing, a quand même réussi à encenser des groupes à la limite de l’insupportable, en ratissant large parfois jusqu’à l’exagération, et ce Hopecore avec ses circonvolutions et son écriture en berne, poisseuse et répétitive, de fureur romantico-cynique, presque puérile, trouve difficilement une porte de sortie. Partout, tous et toutes s’enthousiasment et s’enflamment. Le clip est désormais la marque de fabrique, un avatar commercial d’élégance. Les ressorts et les élans sont court-circuités et l’expansion créative se réduit à un produit.

Soit tu choisis la marginalité, ce qui est respectable, soit tu entres dans un système où tu deviendras un produit pour un public acquis.

Le principe de cet argument repose sur le fait d’ajuster votre confort pendant la chute, Hopecore serait-il un nouveau genre musical en opposition au Hardcore ? Aussitôt le soufflé se dégonfle, au point qu’on en vient à se demander si tout ce qui est accessible n’est pas déjà du passé. « La marcheuse » nous avait déjà légué un indice sur le futur répertoire décliné en huit morceaux pour quasiment une heure d’écoute (si tant est que l’audition de cet album soit possible, tant il est déjà pénible à chroniquer). Etrangement, sa Fan base s’est interrogée sur l’inexistence de la piste 5, avant que Redcar rassure son public par un communiqué : « La piste 5 est Dieu ». Fait du hasard, dans ce cinquième album, le nouveau répertoire de Rahim Redcar est dans un esprit « club culture » par l’intermédiaire d’une musique techno : on est loin de la pop élastique des débuts. S’il fallait désosser chaque titre, on perdrait immédiatement pied. Certes, INSIDE OF M8 donne l’illusion de se retrouver sur une piste de danse durant les années 80 à grands renfort d’un Jupiter 8 noyé dans un assaut de beats assommants. Boursouflé jusqu’à atteindre 20 minutes, l’opéra nommé I understand est le coup de grâce, le morceau de trop. Des textes à la limite de l’improvisation (I understand, i’m sorry, it’s goodbye, i can’t think)

On ressort de ce disque complètement perdu par cette dispersion totale, sans axe précis. Peut-être que l’esprit de Redcar a atteint un tel niveau qu’il nous est impossible d’accéder à son socle de connaissances mystiques ?

Franck Irle

Rahim RedCar – HOPECORE
Label : Because Music
Sortie : 27 septembre 2024