10 albums Rap et R&B à retenir pour le 3e trimestre 2024

La grosse tendance rap de la saison estivale 2024 fut la mixtape où même certaines têtes d’affiche se sont prêtés à l’exercice. Voici une sélection de dix albums qui ont retenu notre attention et ont enchainé les replays d’écoutes, de juillet à septembre.

selection rap 3e trimestre 2024

Doechii – Alligator Bites Never Heal

On ne passe jamais chez TDE par hasard. La maison a élevé, révélé, fait exploser trop de talents et Doechii n’aspire qu’à marcher dans les pas des membres ou anciens membres du label. Quelque part d’ailleurs entre Kendrick Lamar dans les skills rap et SZA dans l’attitude femme forte du R&B, la palette proposée sur cette mixtape laisse pantois et ouvre des perspectives assez folles à sa créatrice. 19 titres sur 50 minutes pour faire le tour du proprio, ça part dans un sens (soulful et boom-bap de puristes), ça revient dans l’autre (kick colorée et bitchy d’une Nicki). Très prometteur.

JPEGMAFIA – I LAY DOWN MY LIFE FOR YOU

Le fascinant drôle d’oiseau qu’est JPEGMAFIA n’a pas spécialement envie de s’arrêter en si bon chemin de ses élucubrations musicales, lui le rappeur/producteur si friand d’ambiances alternatives.
Ce nouveau projet est un brûlot bordélique, aux accointances rock évidentes où l’on doit parfois s’accrocher mais où la richesse de compositions n’inspire que le respect face à une telle force de création. Un artiste qui compte, indéniablement.

Future – Mixtape Pluto

Format mixtape, pas de feat, pas de recherches mélodiques pour sortir un single, juste rapper sans concession sur des basses venues des enfers. De la trap pure et dure dans son plus simple appareil. C’est exactement ça, la meilleure version de Future qui renoue ici avec ses fondations sudistes sombres et poisseuses.

Denzel Curry – King of the Mischevious South, vol.2

Comme plus haut, Denzel Curry laisse de côté la recherche de structures musicales riches ou quoique ce soit pour s’attirer la lumière. Ici c’est rap sans concession de A à Z, pour le plaisir, pour le kick, tout s’enchaine à pleine vitesse, sous influence de la street sudiste. Et avec la complicité amicale d’autres fines fleurs (Maxo Kream, A$ap Rocky, Juicy J, 2 Chainz). C’est sans prise de tête et parfois ça fait aussi du bien.

Rome Streetz & Daringer – Hatton Garden Holdup

Après quelques morceaux remarqués ensemble, Rome Streetz et Daringer s’associent cette fois pour un projet commun où la connexion entre le rappeur et le producteur parait naturelle. Ambiance fumeuse, gros beats boom-bap et un MC qui joue sa vie sur chaque titre. Les deux crapules proposent un disque old school sans être has been, un très bon cru Griselda.

Mavi – shadowbox

Format court d’une demi-heure, tracks de 2 minutes en moyenne, ambiance feutrée un peu expérimentale pour propos profonds et intimistes. Avec shadowbox, MAVI continue de rouler sa bosse avec une belle régularité dans la qualité de sa proposition rap. Loin des spots mais pourtant porteur d’une belle lumière.

Cash Cobain – Play Cash Cobain

Sur le papier rien n’indique à priori que Cash Cobain puisse sortir du lot. Des paroles grivoises sur des sons rap/r&b que ne renieraient pas Drake (qui a même adoubé le garçon), on a connu plus original.
Et pourtant il se dégage quelque chose d’assez singulier ici, qui résonne avec les premiers essais entrevus. Déjà le new-yorkais assure tout, de la production au micro et c’est vraiment sur la composition que ça se joue. Ces samples, leurs découpages, la structure, créent une ambiance un peu expérimentale mixée à la sensualité pré-nommée.

Larry June – Doing it for Me

La voiture sur la pochette ne trompe pas: c’est un pur album de ride qu’offre l’hyperactif Larry June. Toutes les ficelles du son californien passent ici à la moulinette, de l’underground aux infusions G-Funk. 40 minutes de bon temps et de summer vibes.

La Fève – BIGLAF

Histoire de garder la forme, La Fève enchaine avec une mixtape format réduit, BIGLAF, et une demie-heure sous autotune et plein de codes US. Ça n’a pas le même impact que ses deux précédentes et éclatantes sorties et c’en n’a clairement pas la prétention. Ici c’est histoire de kicker, sans fards ni artifices.

BLK Odyssy – 1800 Fantasy

Après un divin album R&B, groove, suave, doux sorti l’an passé, Blk Odyssy repart déjà à la conquête et opère virage surprenant avec cette fois-ci des emprunts pop-rock. Plus facile voire même bubblegum par moment, ce 1-800 FANTASY s’avère moins convaincant dans l’absolu même si les rondeurs des basses donnent toujours cette saveur si délicieuse. Et évidemment lorsqu’il y a retour sur les fondations, la magie opère parfaitement de nouveau.