10 albums en plus, sortis au cours du mois d’octobre 2024

Le mois d’octobre restera comme l’un des plus copieux de cette année 2024. Derrière les sorties les plus marquantes se cachent des petites choses aussi intéressantes dont voici une sélection. Dix albums à passer à la loupe.

Caribou – Honey

Les alter ego Caribou et Daphni du génial Daniel Snaith n’ont jamais été aussi proche que sur Honey. On retrouve ici du bidouillage électro très fun, clairement calibré dancefloor, où l’on passe de compos bourrées de samples à de grosses machines technoïdales en allant vers le breakbeat ou vers des passages plus pop. Les effets vocaux générés par IA (pas de feats, que des variations masculines et féminines de Snaith) sont aussi cringe que dans l’esprit récréatif global du projet. Festif du début à la fin. (City Slang)

A Place to Bury Strangers – Synthetiser

Une fois encore pas venus pour enfiler des perles, les mecs d’A Place to Bury Strangers tabassent tous les instruments et machines qui se présentent à eux, notamment un petit synthé spécialement concocté pour l’occasion (d’où le titre). Trois quart d’heure de noise-rock aux effets shoegaze sur un rythme endiablé et à l’ambiance orageuse. Direction 2045 dans un hôpital désaffecté. (Dedstrange)

Montañita – Dummy Light in the Chaos

Mené par trois têtes actives de la scène clermontoise, le trio Montañita signe ensemble un premier album très convaincant aux accents dream-pop évidents où l’on peut reconnaître des influences allant de Beach House à Slowdive. C’est drôlement bien ficelé et produit, le coup de projecteur est mérité. (Only Lovers records / Modulor)

The Linda Lindas – No Obligation

Âgées de 14 à 20 ans, The Linda Lindas enchaînent déjà avec un deuxième disque en forme de confirmation du phénomène teenage punk en puissance. Quatre jeunes rockeuses au feu sacré prêtes à raviver la flamme grâce à un talent certain pour signer des mélodies catchy sous fond de contestation. Rafraîchissant et furieux. (Epitath) – critique

Rome Streetz & Daringer – Hatton Garden Holdup

Après quelques morceaux remarqués ensemble, Rome Streetz et Daringer s’associent cette fois pour un projet commun où la connexion entre le rappeur et le producteur parait naturelle. Ambiance fumeuse, gros beats boom-bap et un MC qui joue sa vie sur chaque titre. Les deux crapules proposent un disque old school sans être has been, un très bon cru Griselda. (Griselda Records)

Caroline Says – The Lucky One

Caroline Sallee est aussi peu pressée que sa musique. Troisième album en dix ans, le premier depuis 2018, madame a pris le temps de faire infuser sa folk teintée de dream pop, où aucune note ni vocalise ne sont plus hautes que les autres. C’est doux, apaisant et bien produit, les fans du genre ne devraient pas bouder leur plaisir tant l’album coche toutes les cases. (Western Vinyl)

Che Noir – The Lotus Child

La réputation de kickeuse hors pair de Che Noir ne cesse de croître, et ce n’est pas ce nouvel essai qui va venir altérer le bon bouche à oreille. Du rap vintage, très inspiré New-York des 90’s aux effluves R&B sur une petite demi-heure à boire comme du petit lait. Il faudrait un petit rallongement de 2 ou 3 morceaux sur le prochain pour être pris très au sérieux désormais. (Poetic Movement)

Kelly Lee Owens – Dreamstate

Quatre ans après l’impeccable Inner SongKelly Lee Owens poursuit son voyage musical, entre pop électronique et musique expérimentale. Dans un troisième album plus orienté deep techno que les deux précédents, elle fait la part belle aux morceaux orientés, dancefloor, remplis de sonorités aériennes et de voix éthérés. (Dh2)

Thurston Moore – Flow Critical Lucidity

Ce neuvième album solo de Thurston Moore (inspiré par l’univers de la danseuse Isabella Duncan) sera à ranger parmi les plus accessibles de sa discographie. Si les expérimentations noise sont toujours un peu présentes, dans l’ensemble, les morceaux font la part belle aux tempos lents, aux guitares claires et aux mélodies lancinantes comme on en trouve sur les albums Dirty (1992) ou Washing Machine (1995) ou chez le Velvet Underground (sur les titres We Get High, The Diver). Bref un disque baigné de douce nostalgie pour les vieux fans de Sonic Youth. Qui s’en plaindra ? Pas nous. (Daydream Library Series)

Rubblebucket – Year of the Banana

Si, comme nous, vous n’aviez jamais écouté la musique de Rubblebucket avant ce jour, alors allez jeter une oreille au formidable Year of the Banana, leur 6e album depuis 2009. Il est l’œuvre du duo de Brooklyn composé de Kalmia Traver et Alex Toth. Il mêle, avec goût certain et beaucoup de savoir-faire,  des tas d’influences (pop, disco, funk, électro…) dans des chansons vite familières. Un album qui comporte quelques jolis singles, et qui se révèlera chaleureux, mélodieux et dansant. Une belle découverte. (Egghunt records)