5+5 = Les disques préférés de Kacimi

Le Genevois Kacimi vient de faire paraitre son nouvel album (Panache) sur le label Le Pop Club Records. L’occasion de lui demander d’évoquer 10 albums d’hier et d’aujourd’hui qui lui tiennent particulièrement à cœur.

kacimi-2024
© Mehdi Benkler

Après avoir participé à l’aventure des groupes The Rebels of Tijuana et Le Roi Angus, Kacimi a pris son envol en solo en 2015 avec Cookies & Motoriders. Neuf ans et trois albums plus tard, on le retrouve avec une nouvelle collection de chansons très réussies, composées en majorité au piano, et produites par Augustin et Léonard. Panache est un disque de pop très doux, aux accents vintage, enregistré dans la campagne genevoise au milieu d’un jardin de bambous et d’un potager.

5 disques du moment :

Nick Cave & The Bad Seeds – « Wild God » (2024)

Je n’ai jamais trop écouté Nick Cave mais il a été toujours là. Un peu trop sombre pour moi. Dans la compilation de Bertrand Burgalat (ci-dessous) à la BO de Peaky Blinders, j’ai finalement souvent écouté sa musique. J’ai entendu son dernier album à la radio sans savoir que c’était lui. La meilleure entrée en matière pour éviter les préjugés. Cet album est très orchestré, lui est très crooner. Savoureux. Mon premier Nick Cave donc ! Merci Audrey K. pour le cadeau.

The Coral – « Sea of Mirrors » (2023)

Je les suis depuis leur premier album. J’ai beaucoup usé ce dernier opus. La production est incroyable. Sean O’Hagan (High Llamas) a fait les arrangements de cordes, flûtes, vibraphone. Il y a quelques très belles ballades. Oui je me régale vraiment à l’écouter. J’ai d’ailleurs contacté Sean O’Hagan, que j’adore, après plusieurs écoutes pour travailler les arrangements d’un titre. Il m’a répondu. Maintenant à moi de me bouger.

Nick Wheeldon – « Make Art » (2024)

Il n’est pas encore sorti à l’heure ou je vous présente cette sélection. Il est prévu pour fin novembre. Alors oui je vous parle d’un disque dont je m’occupe avec Le Pop Club. Nick Wheeldon est très créatif, c’est son deuxième album en 2024. Celui-ci est double ! sa construction est fabuleuse. Des morceaux très acoustiques à des choses plus soul, free jazz. 16 titres. Un vrai livre en 4 faces de vinyles. Who the fuck is Nick Wheeldon comme on dit !

The Smile – « Wall of eyes » (2024)

Toujours été fasciné par Radiohead. Je les ai des fois détesté, d’autres fois adulé, selon les albums. Ce side project de Tom Yorke et Jonny Greenwood est d’une évidence folle. Il garde une base rock, tout en ayant les ingrédients étranges et barrés du Radiohead à partir de Kid A. Les morceaux sont à la fois complexes et ultra abordables, souvent courts. Ils ont également créer une identité visuelle assez forte. Ca reste néanmoins du bizarre, je l’écoute fort à la maison comme Soft Machine… quand je suis seul. Ca ne se partage pas.

Paul Weller – « 66 » (2024)

Encore un musicien vis à vis duquel je ne suis plus très objectif. J’ai tendance à tout aimer. Je l’ai découvert à l’adolescence pendant la brit pop ou il sortait ses premiers albums solos. Ce dernier a une certaine saveur. Christophe du Superhomard intervient sur deux morceaux ! … Comme si je connaissais quelqu’un qui a parlé à Dieu ha ha ! On retrouve sur cet album un mixe des styles qu’il a abordé, des choses assez funk, acid jazz, d’autres plus folk anglais connexion Ronnie Lane, du rock, des choses psyché, de la pop baroque. Le bon resto quoi !

5 disques pour toujours :

Carole King – « Writer » (1970)

Son premier album solo. James Taylor l’accompagne. Il est devenu récemment un de mes disques de chevet. Elle n’est plus à présenter, elle a déjà un bagage de dingue (Brill Building) au moment ou elle sort ce disque mais il y a une texture très cool, fidèle à l’époque, le fantasme de Laurel Canyon. Le genre de musique qui me rassure.

Roberta Flack – « First Take » (1969)

Je l’avais depuis longtemps dans mes disques et je l’ai redécouvert il y a peu. C’est un monument de la soul ou peut être du jazz. Il est assez classique dans sa conception. Sa puissance vocale et son jeu de piano sont incroyables. Pourtant à l’époque il y avait une sacré concurrence pour se démarquer de la sorte. Je l’écoute beaucoup ces derniers temps.

The Pretty Things – « Parachute » (1970)

Parce que si je devais garder un album de rock, ça serait celui-là. Ultra bien enregistré, une production sophistiquée, très créatif, très anglais dans les compositions. Ils sont au croisement des Beatles d’Abbey Road, de Pink Floyd, du hard psyché naissant un peu prog. C’est le grand saut de l’ange à chaque fois que je l’écoute. Un monument !

Ride – « Carnival of Light » (1994)

Type d’album que je ne peux forcément pas mettre au niveau de Parachute, mais je l’ai tellement écouté. Ride avait une certaine facilité pour écrire des mélodies un peu brumeuses, nostalgiques, très anglaises, psychédéliques, pre Brian Jonestown. La classe d’Andy Bell. Et puis c’est une musique que j’ai engloutie à l’adolescence donc ça restera. Je l’écoute de temps en temps mais il est là.

Bertrand Burgalat – « The Genius of » (2000)

Un label allemand « Bungalow » décide en 2000 de réunir des productions de Bertrand Burgalat, qu’il a faite pour lui ou pour d’autres. Je découvre ce musicien/producteur avec cette compilation quand elle sort. Je l’ai écouté des centaines de fois. Je l’ai en cd. On ne la trouve pas en numérique ou j’ai mal cherché mais il y a des morceaux superbes (Moderato, Julien Baer, Cinnamon…). Cette compilation m’a ouvert stylistiquement sur beaucoup de choses. Bertrand Burgalat a ce côté passeur. J’ai eu la chance d’ouvrir pour lui il y a peu et même de jouer avec lui sur scène. Maestro merci !

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