Le destin de Eadweard Muybridge, ce pionnier de la photographie à la vie tumultueuse mais riche, nous est raconté par un Guy Delisle passionné, qui a étudié son art et sa technique durant ses études de dessin.
On a, à peu près, tous entendu parler de Nicéphore Niepce, inventeur de la photographie, mais on connaît moins Eadweard Muybridge, un Britannique né en 1830, et mort en 1904 à l’âge de 74 ans, qui, pourtant, a grandement contribué à faire avancer l’art photographique au XIXe siècle.
Guy Delisle, auteur de bande dessinée québécois, lui, connaît depuis longtemps le travail de Muybridge, notamment quand ses études l’ont amené à étudier son art et son livre Animals in motion, dans lequel on peut voir et comprendre comment le photographe a permis de découper les mouvements de la marche chez l’homme ou ceux du cheval au galop. Des images désormais célèbres.
Dans sa nouvelle bande dessinée, Pour une fraction de seconde, l’auteur de Chroniques Birmanes rend hommage à ce pionnier de l’image, au destin peu commun, et qui méritait bien un livre… dans lequel on découvre le parcours atypique de cet homme qui a démarré sa carrière aux États-Unis, à partir du milieu de XIXe siècle. Là-bas, il est victime d’un accident de diligence qui va quelque peu modifier son comportement. Durant cinq mois, il part faire des photos dans le Parc national de Yosemite, et finit par assassiner l’amant de sa femme à son retour.
C’est donc le portrait d’un personnage atypique, mais aussi celui d’une époque où le progrès technologique et scientifique avancent à grands pas, que nous propose là Guy Delisle. Un récit où l’histoire de la science se fond dans celle du personnage de Muybridge.
Le livre monte également, dans sa dernière partie, combien Les frères Lumière ou Méliès ont fait avancer la photographie et bien sûr le cinéma.
En résumé, Pour une fraction de seconde est une bande dessinée en noir et blanc, avec quelques touches de couleurs ici ou là, à la fois drôle et instructive, (parfois un peu longuette), nourrie de documents d’époque, pour mieux comprendre le travail de ce fou génial obsédé par son art qu’était Muybridge.
Benoit RICHARD