Misogynie est une très courte nouvelle où l’irlandaise Claire Keegan nous brosse un portrait rapide de la misogynie ordinaire.
On avait déjà croisé la route de l’irlandaise Claire Keegan : avec Ce genre de petites choses où l’on suivait les pas d’un livreur de charbon dans un presque conte de Noël jusqu’au couvent des sœurs Magdalene, de sinistre mémoire irlandaise, encore un de ces grands scandales de l’église catholique. C’était déjà un tout petit bouquin d’une centaine de pages et il a été adapté au cinéma pour une sortie prochaine …
Misogynie est d’un format encore plus ramassé, une nouvelle plutôt, d’une soixantaine de pages, lue en quelques minutes. Claire Keegan affectionne les formats courts. Sa prose y excelle à décrire les petites choses ordinaires, les petits riens d’apparence insignifiante mais qui veulent souvent dire beaucoup.
Nous suivons dans Mysoginie la journée (presque) ordinaire d’un employé de bureau. Ses collègues de bureau sont bien attentionnés et prévenants aujourd’hui. Le soir, il va regagner sa maison au sud de Dublin. Mais seul, pour une séance de zapping télé, pendant que remontent quelques souvenirs. Que lui est-il arrivé ? Ou plus exactement que ne lui est-il pas arrivé ?
La définition par Claire Keegan de la misogynie ordinaire :
« […] – Tu sais ce qui est au cœur de la misogynie ? Dans le fond ?
– Alors je suis misogyne à présent ?
– Ça consiste simplement à ne pas donner, avait-elle dit. »
Bruno Ménétrier